Jeudi, 12 Septembre 2013 18:22

ecole-tunisieTribune. Ce problème endémique à la Tunisie, n’a pas à ce jour été résolu. Malheureusement, après la Révolution, le gouvernement provisoire a relégué la qualité de la formation professionnelle initiale au deuxième plan. Ce qui a paralysé le secteur de la formation et causé sa faillite. Par Farouk Ben Ammar

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Selon les médias, qui s’en font malheureusement l’écho avec fierté, on peut dresser le tableau récapitulatif suivant sur les abandons scolaires :

Abandon scolaire en TunisieDes chiffres ni confirmés ni infirmés par le ministère de l’éducation et qui sonnent comme un aveu d’échec du système éducatif national. Ces chiffres sont optimistes, car rien qu’en 2005-2006, le ministère de l’éducation a enregistré plus de 111 000 décrocheurs, avec une tendance plutôt haussière.

En 2006, des mesures urgentes ont été prises pour contenir ce grand fléau, dont l’assouplissement des conditions d’accès à ces décrocheurs aux Centres de Formation Professionnelle.

 

A l’époque, les Centres de Formation gérés par l’Etat avaient une capacité d’accueil de 40 000 – 45 000 apprenants. Le taux de remplissage atteignait à peine 60%.

Le problème résidait des les filières de formation et des spécialités qui ne répondaient ni aux besoins réels de l’économie et des entreprises ni aux aspirations des demandeurs de formation.

Cependant, des secteurs à forte valeur ajoutée ont été identifiés :

  • Le Bâtiment
  • Le Tourisme.
  • Les Télécommunications
  • La Construction Métallique.
  • Les Centres d’Appel.

Ces secteurs étaient et sont encore demandeurs de personnel qualifié, surtout celui du bâtiment, un besoin qui sévit aujourd’hui et qui persiste.

farouk-benammarL’évolution des techniques et des technologies du secteur du bâtiment, ont amené le ministère chargé de la formation à concevoir de nouveaux programmes de formation surtout pour exporter de la main d’œuvre aux pays du golfe.

Ce problème endémique à la Tunisie, n’a pas à ce jour été résolu. Les entreprises recrutaient et formaient in situ, une méthode largement pratiquée par les entreprises allemandes installées en Tunisie selon les récentes déclarations de chefs d’entreprises d’outre-Rhin.

Malheureusement, après la révolution, le gouvernement provisoire a fait de « La lutte contre la corruption » dans les institutions publiques une de ses priorités, la qualité de la formation professionnelle initiale étant reléguée au deuxième plan.

…CE QUI A PARALYSÉ LE SECTEUR DE LA FORMATION ET CAUSÉ SA FAILLITE…

L’arrimage des qualifications des formés avec les besoins de l’économie nationale et du marché du travail que ce soit en Tunisie ou à l’étranger n’a jamais été considéré sérieusement….

On s’est plutôt penché à résoudre le problème du chômage d’une jeunesse formée à la diable et par voie de conséquence non-qualifiée donc de faible employabilité, et de conjoncturel, le problème est devenu structurel.

…Si des mesures urgentes ne sont pas prises, une bonne partie de ces décrocheurs serait endoctrinÉe et recrutÉe par les inféodés aux mouvements extrémistes et les pseudopodes des Nébuleuses Djihadistes…

Sombre constat, une seule organisation civile a cité le problème et en appelle aux autorités...

La réforme des secteurs de la formation professionnelle, et de l’éducation est d'une nécessité criante pour résorber le chômage de façon pérenne et le taux d'abandon scolaire des jeunes.

Il m’arrive régulièrement de converser avec des parents désemparés dont les enfants ont quitté volontairement l’école et qui cherchent une formation initiale qu’ils ne trouvent pas en Tunisie. Les plus argentés partent en Europe voire en Amérique du Nord !!!!

Des consultations nationales ont bien été tenues au cours de l’année 2013 pour la réforme du secteur, mais c’est peu dire de constater que celles-ci se devraient d’être à la hauteur de leur intitulé.

Le temps n’est plus aux réflexions, parfois marquées d'angélisme, mais à l’action sous l’égide d’un haut conseil de la formation professionnelle qu’il serait bien opportun d’instituer.

Farouk Ben Ammar, Ph.D
Ancien Conseiller du Ministre de l’Éducation et de la Formation

Tunisie : L’abandon scolaire, un fléau national
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