Dimanche, 22 Décembre 2013 18:23

Yamina Thabet, présidente de l'Association tunisienne de soutien aux minorités, s’est illustrée le 14 décembre dernier, dans une conférence consacrée à l'Holocauste, destinée à commémorer le sauvetage de Juifs des griffes du nazisme par des Musulmans. Un événement plutôt rare dans les pays arabes.

Et il mettra notamment en exergue  le geste de Khaled Abdelwahab, un Tunisien musulman, architecte de son état, qui sauvera plus de 20 juifs en les cachant dans sa maison de Mahdia. C’est que la Tunisie a en effet été occupée par les Nazis de novembre 1942 à mai 1943. Et avant même l’incursion allemande, la France de Vichy s’était empressée de construire des dizaines de camps de concentration au Maroc et en Algérie, comme le rappelle l’intellectuelle juive Véronique Chemla. Alors que le souverain Moncef Bey, fera tout pour protéger ses sujets Juifs de l’occupant, et s’élèvera contre le port de l’étoile jaune qui avait pourtant cours en France.

Et voici que Yamina Thabet, la jeune femme qui avait déjà alerté l’opinion publique, en octobre dernier, sur les «incidents graves» qui ont visé, selon elle, la communauté juive tunisienne, se distingue à nouveau, ce dimanche 22 décembre, en dégainant un commentaire critiquant ouvertement l’humoriste franco-camerounais Dieudonné, plutôt populaire en Tunisie.

Mme Thabet écrit ainsi dans un statut abondamment commenté sur Facebook :

 

Elle s’empressera de préciser dans un commentaire, que «l'usage de ce geste confirme qu'il s'agit d'un geste antisémite».

Pour rappel, Dieudonné a de nombreux fans dans notre pays, et avait fait un carton plein pour ses spectacles données à Tunis en mars 2011, et au Festival International de Hammamet en juillet 2012, après avoir été interdit, dans la Tunisie de Ben Ali, en 2010.

A noter que Dieudonné, souvent accusé d’antisémitisme, a pourtant reçu le soutien de rabbins antisionistes, comme notamment ceux issus du groupe juif ultra-orthodoxe Neturei Karta. Et un historien juif aussi réputé que Norman Finkelstein dénoncera à longueur d’ouvrages, comme dans son livre intitulé «l’Industrie du Holocauste», ce qu’il considère comme étant «une instrumentalisation de la Shoah pour justifier la politique criminelle d'Israël». L’écrivain juif américain Max Blumenthal, lui, décrira par le menu «l’épuration ethnique et la répression menées par Israël contre les Palestiniens», sans pour autant bénéficier de l’intérêt des grands groupes de presse internationaux.

Et il paraît d’autant plus difficile de «sensibiliser» des citoyens arabes à l’horreur du génocide commis par les nazis durant la Seconde Guerre Mondiale du siècle dernier, quand Israël reconnait ouvertement et officiellement avoir fait usage du phosphore blanc contre la population civile à Gaza, brûlant vifs des enfants palestiniens en bas âge, en janvier 2009.

Moez El Kahlaoui

Yamina Thabet attaque la quenelle de Dieudonné
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