Dimanche, 11 Mars 2012 04:24

ayedh-qarniLe prédicateur saoudien Ayedh El Qarni, auteur du best-seller «La tahzan» (Ne sois pas triste) devrait tenir une conférence le lundi 12 mars dans la grande mosquée de Msaken, en Tunisie, après la prière du Maghrib. Ayedh El Qarni s’est distingué, ces derniers jours, en appelant à «tuer Bachar Assad».

Le cheikh considère en effet que «sa mort serait plus nécessaire que celle des israéliens». Or il ne s’agit pas de paroles en l’air : l’homme est très médiatisé, et a coutume de participer à des émissions dans des chaines de télévision à grande audience, comme Al Jazeera.

Et voici que le cheikh en question sera donc en Tunisie, à Msaken, le fief du cheikh tunisien Bechir Ben Hassen, qui se distingue pour sa vision particulièrement conservatrice de la religion islamique. Et voici que les «fans» tunisiens de Ayedh El Qarni se demandent déjà si le cheikh fera une tournée dans les principales villes de notre pays, à l’instar de son collègue égyptien, Wajdi Ghanim.

qarniC’est que les livres du cheikh sont très diffusés dans le monde arabe, et en Tunisie en particulier. Son ouvrage intitulé «La tahzan», s’inscrit dans le courant des livres de développement personnel, mais avec la touche islamique qui fait ici toute la différence, et qui permet à ses lecteurs de se sentir concernés par ces conseils. Le bouquin en question est disponible en Tunisie pour une dizaine de dinars, dans quasiment toutes les librairies, et même sur les étals des marchands ambulants. C’est que l’auteur est l’un des très rares à cartonner en Tunisie.

Un cheikh coupable de plagiat
Le problème ? Un autre livre du cheikh El Qarni, intitulé «La tay’ass» (ne renonce pas), a soulevé une polémique sans précédent en Arabie Saoudite. Une femme, Salwa Aededan, l’auteur de «Hakaza Hazamo al-Yais», a tout bonnement accusé le vénérable et docte religieux de plagiat. Le cheikh avait déclenché en réaction une campagne vigoureuse contre elle, l’accusant notamment de vouloir gagner en notoriété à ses dépens. Les supporters d’El Qarni ont livré bataille contre  Aededen sur le Net, ne lui pardonnant pas de s’être attaquée à leur cheikh vénéré. Pendant quasiment une année, El Qarni et ses disciples accuseront la dame de tous les maux.

Pourtant, le 24 janvier 2012, la justice saoudienne a fini par donner raison à Salwa Aededan. Le prédicateur a dû payer 330 000 ryals (soit l’équivalent de 120 000 dinars tunisiens) d’amende. Le tribunal a même décidé d’ordonner que le best-seller d’Ayedh El Qarni soir retiré de toutes les librairies. Et l’ouvrage en question est désormais interdit d’enter dans le royaume saoudien sur la décision des autorités. La cause de ces mesures aussi radicales ? Il s’est avéré que le cheikh avait carrément copié un chapitre du livre de sa concitoyenne, sans citer sa source. Pour se justifier, le cheikh finira par déclarera que «Ibn Taymyya a lui-même copié des passages d’ouvrages d’autres savants sans mentionner sa source ou ses références». A cela, Salwa Aededan répondra : «N’est-il pas ironique qu’une société outragée à l’idée qu’une femme puisse montrer quelques centimètres de ses cheveux ne réagit pas quand un aussi illustre uléma qu’Ibn Taymyya  est diffamé» ? 

Aux dernières nouvelles, un poète égyptien, Samir Faraj, compte également recourir à la justice pour les mêmes raisons contre le prédicateur. C’est dire que le cheikh vient à point nommé pour familiariser les Tunisiens avec la religion de leurs ancêtres.

Moez El Kahlaoui

El Qarni, prédicateur (controversé) en Tunisie
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