Lundi, 25 Juin 2012 14:57

facebook tunisieLa cour d'appel de Monastir a confirmé lundi 25 juin la peine de sept ans et demi de prison pour Jabeur Mejri, un jeune originaire de Mahdia, qui avait posté des caricatures du prophète Mohamed sur sa page Facebook. Un autre jeune Tunisien de la même ville, Ghazi Béji, a aussi été condamné par contumace à la même peine, mais a pris la fuite vers l’Algérie, avant de se réfugier en Europe quand l'affaire a éclaté.

Jabeur Mejri avait été condamné en première instance le 28 mars à sept ans et demi de prison pour "trouble à l'ordre public, préjudice causé à des tiers à travers les réseaux publics de communication et atteinte à la morale".

"Nous sommes conscients de l'importance du respect de la chose sacrée, mais le jugement est particulièrement sévère et n'est pas conforme aux droits de l'homme", a déclaré l'avocat du jeune homme, Me Ahmed Msalmi, qui n'a pas exclu de se pourvoir en cassation. "Un jugement aussi sévère peut être considéré comme une forme de torture", a-t-il poursuivi, déplorant que la cour d'appel n'ait pas accédé à la demande de la défense d'une expertise médicale du jeune homme.

"L'accusé souffre de troubles du comportement, il y aussi des conditions sociales à prendre en compte", rappelant que M. Mejri était au chômage depuis six ans. "La frustration, la négligence dont souffrent une grande partie des jeunes Tunisiens leur font perdre leurs repères et parfois ils font des choses dont ils ne sont mêmes pas convaincus", a-t-il estimé.

A noter que le 6 avril, Human Rights Watch (HRW), l’organisation internationale de défense des Droits de l’Homme a clairement condamné l’arrestation des deux Tunisiens. «Tant que ces lois répressives de l’ère Ben Ali sont en vigueur, les autorités seront tentées de les utiliser à chaque fois que cela les arrange politiquement », a affirmé  Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW. Elle a ainsi souligné «Mejri et Beji ont peut-être choqué certains Tunisiens par leurs publications, mais ce n’est pas une raison de les emprisonner (…) L’Assemblée nationale constituante devrait rédiger une constitution intégrant de solides garanties à l’égard de la liberté d’expression et de conscience, qui fourniront une base solide pour abolir la peine d’emprisonnement visant les délits d’expression non violents».

adnene-manserSur cette même affaire, le porte-parole officiel de la présidence de la République Tunisienne, M. Adnene Manser a défendu un tout autre point de vu. Dans un entretien accordé à Associated Press, il a ainsi affirmé : «Attaquer les symboles sacrés de l’Islam ne peut être considéré comme relevant de la liberté d’expression. Nous sommes un pays musulman, et à cet égard, nous sommes contre ceux qui insultent les religions. Il s’agit d’une forme d’extrémisme, qui provoque des réactions extrêmes que nous devons éviter en cette période délicate».

Synth. Lotfi B.C

Tunisie : 7 ans de prison pour les caricatures du Prophète
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