Mardi, 05 Novembre 2013 18:28

Ce texte a été publié ce mardi 5 novembre sur les réseaux sociaux par Michel Warschawski, sous le titre "Tsahal 2014 : la graisse et les drones". Warschawski est un journaliste israélien, mais aussi et surtout, l'un des plus célèbres militants anti-sionistes. Dans cet article, il nous présente son analyse de la dernière augmentation du budget de la défense israélienne.

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Le gouvernement israélien vient de décider une augmentation de 2.75 milliard shekel (environ 500 millions d’Euros) du budget de la défense pour l’année 2014. L’essentiel de cette somme n’ira pas à l’achat de nouveaux équipements ou a la modernisation des moyens militaires, mais au salaire des officiers et de la multitude de fonctionnaires que l’on peut voir flâner dans le quartier de la Kirya a Tel Aviv. Malgré le «secret défense» qui entoure le ministère de la défense et son budget, on évalue a 40% la part de ce budget alloué aux salaires, c'est-à-dire environ 4 milliards d’Euros.

Contrairement a une image rependue, l’armée israélienne n’est plus, et cela depuis des décennies, ce corps petit et muscle qui tire sa force de l’intelligence de ses officiers et du courage de ses soldats, mais un gigantesque pachyderme plein de graisse superflue. Certains des déboires de cette armée, comme l’échec de l’invasion du Liban en 2006, sont lies a ces changements structurels.

Depuis les années soixante-dix, s’est constitué dans ce qu’on appelle le complexe militaro-industriel, une véritable caste d’officiers de fonctionnaires et d’hommes d’affaire – souvent des officiers supérieurs recycles dans les affaires après avoir quitté l’uniforme à l’âge de 45 ans – qui sont devenus un lobby extrêmement puissant contre lequel les dirigeants politiques sont impuissants. Car peu nombreux sont les politiciens israéliens qui oseraient refuser une augmentation du budget militaire, régulièrement revendiquée par ce lobby au nom de nouvelles menacent existentielles qui s’accumuleraient dans la région et argumente par des rapports alarmistes des services de renseignement militaires.


A Gaza, après un bombardement

On pourrait a première vue penser qu’il est préférable pour la paix dans la région d’avoir une armée israélienne obèse et donc moins performante, préoccupée d’avantage par ses salaires et autres privilèges que par une volonté de conquêtes territoriales et de victoires militaires. Dans une certaine mesure, cela est vrai et les échecs militaires répétés des dernières décennies semblent le confirmer. Mais ce n’est vrai que partiellement : tout comme d’autres forces armées des pays industrialises, l’armée israéliennes s’appuie de plus en plus sur des technologies de pointe, et le rôle des unités combattantes décroit. Les drones remplacent de plus en plus les bataillons de fantassins et les divisions blindées, et c’est de bureaux climatises, et a des dizaines de kilomètres de l’objectif vise, que l’on sème la mort et la destruction à Gaza.

En ce sens, ces photos de généraux israéliens obèses qui passent leurs soirées en compagnie d’hommes d’affaires qui leur promettent une seconde carrière en échange de contrats juteux ne doivent pas nous faire oublier celles de jeunes lieutenants a lunettes rondes qui, bien au chaud dans leurs bureaux et sans prendre aucun risque mènent la guerre du XXIeme siecle, une guerre par moins sanglante et meurtrière que celles du siècle précédent.

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La mauvaise graisse de l'armée israélienne
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