Mercredi, 04 Février 2015 11:11

Il s’appelle Maher Msakni. C’est un tunisien de 30 ans. Il vit avec sa femme et ses cinq enfants en France, dans la région de Lyon. Le plus jeune d’entre eux à trois mois, son cadet a un an demi. Leur gosse de cinq ans avait la fièvre ce jour-là. Mais la police française n’a pas fait la différence, en leur enlevant leurs enfants.

Le jeudi 29 janvier, son épouse faisait ses bagages avec l’aide de sa sœur, pour partir s’installer en Tunisie. «Il y a cinq ou six policiers qui rentrent chez moi, avec quatre ou cinq assistantes sociales, on me dit on va vous prendre vos enfants, j’ai pas compris pourquoi. Au commissariat, on m’a posé des questions sur mon mari. Je leur ai dit qu’il était en Tunisie, et on m’a dit que je mentais». C’est ce qu’elle affirme dans une vidéo diffusée le 3 février sur YouTube.

«Je n’ai aucune intention de partir en Syrie. Je n’ai jamais eu l’idée, la moindre idée de partir en Syrie» clame pour sa part M. Msakni, exhibant son passeport tunisien tamponné à l’aéroport de Tunis, attestant ainsi qu’il était bien en Tunisie, et non en Syrie. «Tout ce que je voulais, c’était emmener ma famille loin des problèmes qui se passent ici en France, car on ne nous accepte plus nulle part».

Islamophobie galopante
C’est que depuis les attentats de Charlie Hebdo, les actes islamophobes se multiplient en France. Mais la police française n’hésite plus à interpeler des enfants musulmans, s’ils sont soupçonnés de ne pas être solidaires de «Charlie». Du côté de Cagnes, une fillette de dix ans a ainsi été interrogée par les gendarmes de la brigade de prévention de la délinquance juvénile, pour une phrase rédigée dans le cadre d’un travail scolaire. Et il ne s’agit pas d’un cas isolé. Le 8 janvier dernier, un enfant de huit ans a été interrogé par des policiers pour avoir affirmé «Je ne suis pas Charlie, je suis avec les terroristes».

Un autre petit garçon de 9 ans a été interrogé le 15 janvier, par les services de police d’un département du nord de la France. Il a été accusé d’avoir crié «Allah Akbar, vive le Coran» dans une cantine scolaire lors de la minute de silence tenue en hommage à Charlie Hebdo. Sauf que le procureur en charge du dossier affirme qu’il n’y a aucun témoin de la scène. On apprendra ainsi que l’accusation repose sur le témoignage d’un autre enfant qui n’aurait fait que rapporter les propos à sa mère.

Entretemps, on ne compte plus les agressions visant les musulmans. Des agressions parfois payées de la vie des victimes. Dans la nuit du 14 janvier, Mohamed El Makouli, un Français d'origine marocaine, a été tué sous les yeux de sa femme de 17 coups de couteau au Beaucet (Vaucluse), dans sa propre maison, par un forcené qui hurlait «Je suis ton Dieu, je suis ton Islam». L’assassin a été déclaré schizophrène par la justice française.

Dans ce contexte, la décision de Maher Msakni de rapatrier sa famille, et ces cinq enfants apparaît sous un jour différent. Lui permettra-t-on pour autant de récupérer ses enfants ?

Moez El Kahlaoui

Sale temps pour les Musulmans de France
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