Vendredi, 26 Avril 2013 19:58

phosphate en TunisieLes troubles sociaux ont coûté au Groupe Chimique Tunisien (GCT) et à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), des pertes de l'ordre de 2 milliards de dinars depuis 2011. Or ce montant constitue 74% du prêt  de 2,7 milliards de dinars que la Tunisie s’apprête à obtenir du Fonds monétaire International (FMI).

En clair, le recours tant critiqué à l’institution financière internationale, aurait donc pu au moins en partie être évité, si l’industrie du tunisienne du phosphate avait pu être relancée. Sauf que manifestement, le pire est à venir.

M. Romdhane Souid, le directeur général des mines au ministère de l'Industrie, a affirmé, ce vendredi 26 avril, à la Kasbah, que «si les mouvements de protestation se poursuivent au bassin minier, il est possible que le GCT et la CPG soient fermés». Or ce secteur pèse 3% du PIB et assure environ 10% des exportations nationales tunisiennes. A titre de comparaison, le tourisme représente aujourd'hui 6,5 % du PIB de notre pays. En d’autres termes, les difficultés du phosphate auront des retombées catastrophiques pour toute la Tunisie.

A noter que M. Souid a précisé que le nombre des ouvriers travaillant dans les différentes unités de production du GCT et de la CPG est passé de 9 000, avant la Révolution, à 27 000 employés actuellement. En parallèle, les pertes enregistrées par le GCT, au cours du premier trimestre 2013, ont avoisiné les 270 MD, soit une moyenne quotidienne de 3 MD, et ce, à cause de la suspension des activités d'extraction et de production par les protestataires désirant bénéficier d'un travail».

Risque de fermeture
Le directeur général des mines précise : «Si les activités d'extraction et de production continuent à se dégrader au même rythme, et si le stock de phosphate de la CPG se réduit à un niveau ne dépassant pas les 3 mois, les activités de production du GCT seront menacées », soulignant qu'il existe un «risque de fermeture d'un certain nombre d'unités de production».

En attendant, la note du groupe a été dégradée, ce qui a amoindri sa capacité d'emprunt nécessaire à la garantie de financement de ses projets. Ainsi, le phosphate tunisien a reculé devant l’avancée de ses concurrents marocain et saoudien, et a d’ores et déjà été complètement évincé du marché turc. Or la Turquie importait jusqu’ici  90% de ses besoins en la matière de Tunisie. Pis : nous avons perdu 50% des marchés indien et brésilien. L’insécurité qui pèse sur les sites de productions et d'extraction se paye donc cash.

Il est tout de même curieux que les voix les plus critiques à l’égard du FMI, n’osent se prononcer sur la situation du bassin minier. Alors que les pertes enregistrées par le phosphate, peuvent en effet impliquer le recours à cet emprunt tant décrié. Par ailleurs, on peut également s’interroger sur la pusillanimité des autorités et leur incapacité à rétablir la sérénité dans une région pourtant stratégique de la Tunisie.

Synth. Moez E.K

Tunisie : Prêt du FMI pour éponger les pertes du phosphate ?
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