Samedi, 20 Octobre 2012 20:14

snjt tunisieLe torchon brûle entre le parti de Rached Ghannouchi et les journalistes. Halima Konni, députée Nahdhaouie a déclaré que le SNJT a «perdu sa crédibilité», et a accusé ceux qu'elle a qualifiés de «journalistes de Ben Ali, d'appuyer la contre-révolution et de vouloir ramener Ben Ali». Le syndicat des journalistes la poursuivra en justice.

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Halima Konni, députée Nahdhaouie à l'Assemblée nationale constituante (ANC), a qualifié la visite de l'ambassadeur de France à Tunis au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) «d’ingérence flagrante dans les affaires internes de la Tunisie et une illustration de la pensée coloniale de l'ambassadeur et de tous ceux qui servent les intérêts de la France en Tunisie».

Pour rappel, cette visite a eu lieu le 17 octobre, le jour de la grève générale des journalistes tunisiens. Et elle a déjà valu à François Gouyette, l’ambassadeur français d’être convoqué par le ministre des Affaires Etrangères, M. Rafik Abdesslem. Des sympathisants du mouvement Ennahdha, ont appelé le lendemain au boycott des journaux tunisiens en guise de représailles. C’est dire que le torchon brûle entre le parti de Rached Ghannouchi et les journalistes.

Halima_KonniEt voici que Mme Konni en vient à déclarer, le samedi 20 octobre 2012, au cours de la séance plénière consacrée à auditionner le Gouvernement au siège de l’ANC, que le SNJT a «perdu sa crédibilité». Elle a accusé ceux qu'elle a qualifiés de «journalistes de Ben Ali, d'appuyer la contre-révolution et de vouloir ramener Ben Ali».

Les journalistes présents à l’ANC se sont retirés de l’hémicycle en guise de protestation contre ces accusations. Et le SNJT vient de diffuser un communiqué condamnant «l’insolence» et les «tromperies» de la députée.

Le syndicat a par ailleurs réaffirmé son refus de «ces accusations dangereuses» précisant que c’est «ce type de déclarations qui ont entraîné la mort de Lotfi Naguedh» à Tatouine. Le SNJT a réclamé des excuses de l'ANC aux journalistes et a exigé également que la députée Halima Konni soit sanctionnée pour son «agression verbale».

Pour le SNJT, c’est Ennahdha qui assume l'entière responsabilité de ces «déclarations irresponsables qui interviennent dans le contexte d'une campagne tendancieuse visant les journalistes pour dresser contre eux l'opinion publique».

Ainsi, selon le SNJT, c’est Halima Konni et à son parti, Ennahdha, qui doivent assumer «les conséquences de ces déclarations», soulignant l’intention du syndicat à poursuivre la Constituante en justice.

Soufia B. A

Erratum: L'ambassadeur de France a rendu visite au SNJT le 16 octobre et non le 17 octobre, comme mentionné dans notre article. Nous prions nos lecteurs d'excuser notre erreur.

Tunisie : Le SNJT poursuit une députée d’Ennahdha en justice
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