Samedi, 15 Octobre 2011 16:24

nessmaLa Fédération Internationale des Droits de l’Homme a exhorté, le 14 octobre, «les autorités tunisiennes à mettre un terme à l’enquête à l’encontre de Nessma TV». La FIDH considère en effet que «toute procédure judiciaire ne peut être qu’arbitraire en ce que les faits reprochés constituent une violation de la liberté d’expression».

L’organisme fédérant 164 ligues de défense des droits de l’homme à travers le monde, appelle également «les autorités tunisiennes, les partis politiques ainsi que les organisations de la société civile à condamner clairement et fermement ces actes de violences et ces atteintes à la liberté d’expression».

Souhayr Belhassen, la présidente tunisienne de la FIDH souligne que «La liberté d’expression fait partie intégrante des libertés pour le respect desquelles le peuple tunisien s’est battu. L’ouverture d’une instruction judiciaire à l’encontre d’un média tunisien pour le sanctionner d’avoir exercé ce droit est une grave dérive».

Un jour plus tôt, c’était Human Rights Watch qui appelait le gouvernement provisoire tunisien à «abandonner son enquête criminelle». L’organisation souligne que «les autorités de transition devraient respecter la liberté d’expression et approuver les amendements en attente pour abolir la loi sur la diffamation des religions».

Pour rappel, Nabil Karoui, le directeur général de Nessma TV a comparu mercredi 12 octobre devant le procureur adjoint de la République chargé de la presse et de l'information, au tribunal de première instance de Tunis, suite à une plainte déposée le 10 de ce mois, par une centaine d’avocats contre la direction de Nessma. La chaîne TV est accusée d’avoir diffusé un film jugé blasphématoire à l'égard de la foi islamique.

Le responsable légal de l'Association ''la voix de l'enfant'' qui a traduit le long-métrage Persepolis en dialecte tunisien, ainsi que l’acteur qui a prêté sa voix à celle de l’Etre Divin seront aussi auditionnés par la justice.

A noter que le dimanche 16 octobre, un rassemblement organisé par des artistes tunisiens et visant à défendre la liberté d’expression, devrait avoir lieu à partir de 13h du côté de la Place Pasteur, à Tunis, pour une marche sur l’avenue Mohamed V en direction de la place des Droits de l'Homme. L’événement a été annoncé sur facebook, via la page intitulée «A3ta9ni», (soit libérez-moi en arabe).

Pendant ce temps, sur les réseaux sociaux, d’autres internautes tunisiens préfèrent partager des articles tirés du code pénal allemand, autrichien, et finlandais, qui prévoient «une peine de détention pour celui qui, publiquement, ridiculise ou insulte le dogme ou le culte d’une communauté religieuse», précisant au passage que «des dispositions de même nature se retrouvent dans les législations pénales grecque, irlandaise, italiennes, néerlandaise, suédoise ou norvégienne».

Autant dire, donc, que la diffusion de ce film, à quelques jours des premières élections libres de la Tunisie, n’a pas contribué (doux euphémisme) à renforcer la concorde entre nos citoyens, qui devraient communier, dans la première cérémonie démocratique de leur histoire multimillénaire.

Moez El Kahlaoui

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