Samedi, 25 Août 2012 14:13

sami-fehriLa Cour d'appel de Tunis a émis un mandat de dépôt contre Sami El Fehri, directeur général de la société Cactus Prod, dans la soirée du vendredi 24 août. Selon une source judiciaire citée par l’agence Tap, les charges retenues contre Sami El Fehri dans l'acte d'accusation sont «l'usage illicite des ressources de l'Etablissement de la Télévision tunisienne».

Dans un entretien accordé à la radio Express FM ce samedi, Sami El Fehri déclare qu’il se prépare à se rendre par ses propres moyens aux autorités, pour «entrer dignement en prison». Le producteur affirme ainsi : «mes problèmes ont commencé avec Nabil Karoui, Rafaâ Ben Achour, Rassaâ, et Sinaoui, puis ces gens sont venus, et je n’ai voulu déclarer d’allégeance à personne. J’ai déjà l’étiquette des Trabelsi qui me colle encore à la peau, elle me suffit. Nous avons travaillé, mais notre travail n’a pas plu».

«Ghaltouni» s’est exclamé l’ex-associé de Belhassen Trabelsi, décrivant les procédés qui, selon lui, ont été utilisés contre sa personne comme étant «dignes d’une république bananière». Le producteur autrefois reçu avec les honneurs au palais de Carthage serait-il vraiment tombé de son piédestal en glissant sur l’une de ces peaux de bananes ?

Il n’est en tous cas pas le seul homme de télévision à rendre des comptes aujourd’hui, à la justice. Mustapha Khammari, PDG de la radio et télévision tunisienne (ERTT) a été écouté le 23 août par le juge d'instruction au tribunal de première instance de Tunis «dans une affaire concernant les années qu'il avait passé  à la tête de l'établissement» précise Mosaique FM. Et deux autres anciens dirigeants de la télévision nationale comme Moncef Gouja et Mohammed Fehri Chelbi ont été notamment visés par une interdiction de voyager, dans le cadre de la même affaire que Sami El Fehri.

Ce qui n’empêche pas ce dernier de rétorquer : «J’ai été contacté  par Lotfi Zitoun, et il m’a clairement dit que ce que nous faisions ne lui plaisait pas. Le ministère des finances m’a contacté pour que je démente avoir subi des pressions pour déprogrammer les guignols. Je me suis dit je ne vais pas déclarer une guerre pour quatre marionnettes. Or ils m’ont demandé de déclarer publiquement que c’est de mon propre chef que je les ai déprogrammées. C’est trop. Je n’ai pas pu».

Mais ces mesures qui ont aujourd’hui touché Sami El Fehri, vont-elles également viser d’autres responsables d’institutions médiatiques de premier plan, qui ont été largement impliqués dans le système Ben Ali ? Les nouveaux «amis» et autres soutiens ostentatoires qui ont changé leur fusil d’épaule depuis la chute de la dictature, seront-ils également touchés ? Telle est la question qui brûle les lèvres, aujourd’hui, de nombreux Tunisiens. Surtout dans un contexte où le gouvernement a clairement exprimé son intention de publier la «liste noire» des journalistes qui ont trempé dans les malversations de l’ancien régime. Et ce sera donc l’occasion de prouver que ce ne sont pas (uniquement) les guignols qui sont visés.

Moez E.K

Tunisie : Sami El Fehri sera-t-il le seul visé ?
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