Mardi, 06 Décembre 2011 02:06

dhafer-labidine«Imagines que tu touches en une journée les salaires de vingt années». C’est ainsi que la bande-annonce de «Fausse note» démarre : sur les chapeaux de roues. Au propre comme au figuré. Un authentique thriller. Un genre de films auquel nos réalisateurs ne s’y frottent jamais. Un polar musclé réalisé par Majdi Smiri.

Il sera dans nos salles de cinéma dès janvier, avec Dhafer El Abidine en tête d’affiche.

Oubliez vos préjugés sur le cinéma tunisien, nombriliste à outrance, cantonné dans le genre carte postale. Oubliez les délires métaphysiques du cinéma soi-disant d’auteur, ennuyeux à mourir. Oubliez les hammams, le khochkhach, et les ruelles de la médina que le cinéma tunisien a usé jusqu’à la corde.

majdi-smiriMajdi Smiri, alias Maguy, rappeur, comédien, artiste protéiforme, donne avec ce film un formidable coup de pied dans la fourmilière. Il s’est fait connaître par le grand public avec son rôle joué dans «Noujoum», le feuilleton ramadanesque diffusé sur Hannibal TV. Il y campait le personnage du mécanicien rappeur. Avec déjà la pègre, les riches et les pauvres, la lutte implacable pour l’ascension sociale en arrière-plan.

Ce cocktail détonnant semble représenter le leitmotiv des productions made by Majdi Smiri. En octobre 2010, il a ainsi réalisé le clip du morceau intitulé «Top niveau» du duo Lotfi Abdelli-Emino. On retrouvera d’ailleurs dans ce film, son compère Lotfi. Ce ne sera du reste pas le seul lien de parenté entre le clip et le film. L’atmosphère favorite de Maguy s’y retrouve dans les deux cas. On notera que même les costards choisis pour fringuer les personnages dans les deux œuvres se ressemblent étrangement. Mais si le flingue n’était dans le video-clip qu’un accessoire pour chanteur, il redevient une arme mortelle dans ce long-métrage.

L’ambiance du rap est d’ailleurs très présente. Avec ce côté bling-bling, style west coast. Normal. Nous sommes dans un film de genre, à l’américaine, et pas un ingrédient ne manque. De belles bagnoles, des décors tour à tour cossus et luxueux, puis glauques à souhait, des personnages qui laissent transparaître leur côté sombre, et enfin, le fric, convoité, obsessionnellement désiré.

On relèvera aussi que ce film ne semble pas, après tout, si éloigné des réalités tunisiennes. Puisque si les holdups visant les banques ne sont pas (encore) monnaie courante en Tunisie, les cas d’attaques commencent faire les choux gras des pages des faits-divers de nos journaux. Autant dire que «Fausse note» est formaté sur le modèle des blockbusters, ces films du box-office que les Tunisiens s’échangent frénétiquement chez les graveurs de DVD, et téléchargent sur le web.

A priori, toutes les conditions sont donc réunies pour que ce long-métrage fasse un carton dans nos salles obscures. Et rien que pour ça, ce succès commercial attendu, risque de faire très mal à tous ceux qui estiment que le divorce entre le Tunisien et son cinéma est consommé.

Walid Ben Sahbi

Fausse note : Le film de Majdi Smiri va faire mal
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