Vendredi, 24 Mai 2013 19:35

kechicheC’est peu dire que «La vie d’Adèle», du cinéaste tunisien Abdellatif Kechiche, fait sensation au Festival de Cannes. Les critiques sont dithyrambiques. Pour Claude Lelouch, l’auteur culte du cinéma français, ce film mérite même la Palme d’or.

Il clamera sur les ondes d’Europe1, «Si j'étais président du jury, je me laisserais bien tenter par ce genre de film, c'est vraiment le film de demain, un film qui libère les acteurs, le scénario, la caméra...Il a des parfums de cinéma de demain». Une opinion largement partagée par la presse française, pour une fois quasi-unanimement dithyrambique. On évoque ainsi  «un grand film à la beauté bouleversante», un «chef d’œuvre», «une bombe filmique», voire même un «séisme». Difficile de faire mieux.

la vie d'adele

Le scénario sera bâti autour de l’épicentre d’une relation amoureuse entre une collégienne et une étudiante en art plastique. Un amour exclusivement féminin, donc, et qui bénéficiera, nolens volens, des retombées médiatiques de la polémique sur le «Mariage pour tous»  et la loi qui autorise les unions homosexuelles désormais juridiquement sacralisées. Et si le réalisateur niera tout militantisme de circonstance en faveur de l'homosexualité, cela n’empêchera pas les «Inrockuptibles» de voir dans son œuvre «une bombe à neutrons balancée à la gueule sinistre de la France frigide et barjot».

abbdellatif-kechicheEt pour le coup, Kechiche ne lésinera pas sur les images torrides, avec de nombreuses séquences d’un érotisme brûlant, dont l’une mettant en scène une étreinte qui s’allonge et se prolonge près de vingt minutes d’échanges intenses, marquant au fer rouge (baiser) un film qui dure tout de même trois heures. Une langoureuse étreinte amoureuse qui propulse le cinéaste au rang des plus grands.

Même si on imagine mal notre ministre de la Culture, dans un gouvernement dominé par Ennahdha, oser féliciter Kechiche et se réjouir publiquement de la Palme d’Or que le réalisateur décrochera probablement. C’est que le cinéaste tunisien pénètre littéralement dans l’intimité de ses personnages féminins.

Ainsi, selon Rue89, Kechiche «filme avec une intensité fiévreuse les deux filles qui font l’amour, au lit et ailleurs, et n’en peuvent plus d’avoir toujours envie de recommencer et de jouir, dans toutes les positions».  Autant dire que ce film risquerait de susciter autre chose qu’un «séisme filmique» s’il en venait à être projeter dans l’une de nos salles obscures en voie de disparition. Surtout dans un contexte tunisien où même le camp dit «moderniste» s’effarouche (encore) pour la poitrine d’Amina.   

Soufia Ben Achour

Oserions-nous féliciter Kechiche pour sa probable Palme d’Or ?
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