Mercredi, 11 Décembre 2013 10:46

Aucun journaliste, aucun artiste n’aura été arrêté, suite à des critiques ou même des insultes formulées à l’encontre des premiers responsables de l’Etat tunisien, aussi hauts placés fussent-ils. Est-ce pour autant le règne de l’absolue liberté d’expression dans la Tunisie d’après la Révolution ? Pas exactement.

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La rumeur s’est propagée comme un feu dans la brousse. Les réseaux sociaux ont massivement partagé, le mardi 10 décembre, la rumeur selon laquelle le comique Mohamed Arbi Mezni, a été arrêté. Certains ont même fait état de l’intervention de la garde présidentielle. Seulement voilà : le principal concerné a fini par démentir l’intox, sur les ondes de Shems FM.

La rumeur en question a commencé à être diffusée après les critiques particulièrement virulentes exprimées à l’encontre du président de la République Moncef Marzouki dans des sketches «humoristiques». Or voici qu’Arbi Mazni a lui-même affirmé que ni la police, ni aucune autre composante des forces de l’ordre ne l’ont inquiété à la fin de son spectacle au théâtre municipal de Tunis, et que toutes les informations qui ont circulé sur les réseaux sociaux sont dénuées de tout fondement.

Les observateurs plus avisés, auront pourtant relevé que jusqu’ici, aucun journaliste, aucun blogueur, aucun artiste n’aura été poursuivi, jugé, ou arrêté, suite à des critiques ou même des insultes formulées à l’encontre des premiers responsables de l’Etat tunisien, aussi hauts placés fussent-ils. Est-ce pour autant le règne de l’absolue liberté d’expression dans la Tunisie d’après la Révolution ? Pas exactement. Il s’avère qu’il vaut mieux ne pas égratigner certaines corporations.

Weld El 15, lui, croupit en prison, pour une chanson. Parce que si on peut sans dommage insulter le président, la police, elle, reste sourcilleuse sur la question. Meherzia Laâbidi, vice-présidente de l’Assemblée Nationale Constituante, a elle-même fini par se confondre en excuses pour avoir qualifié les policiers de «poulets». Mais manifestement, cela n’a pas été suffisant, puisque le Syndicat National des forces de Sécurité Intérieure, a quand même décidé de la poursuivre en justice.

Qui s’y frotte, s’y pique. Last but not least, pour avoir osé publier des caricatures du Prophète sur sa page Facebook, Jabeur Mejri, a été condamné à sept ans et demi de prison. Une lourde peine confirmée l’année dernière par la cour d'appel de Monastir.

Au final, Arbi Mazni et consorts auraient-ils choisi de viser des cibles plus «faciles», dans des sketches souvent cheap, histoire de buzzer pour pas cher et sans prendre trop de risques?

Soufia Ben Achour

Tunisie : Insulte le président, mais pas Dieu ou la police
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