Klay BBJ tire sur tout ce qui bouge et explose les lignes rouges. Il n'épargne personne, d’Ennahdha à la présidence de la République, en passant par l’opposition. Le gouvernement a semé la discorde scande-t-il. «De la droite à la gauche en passant par le centre, personne ne me représente» clame-t-il dans ce morceau intitulé «Choghl, horria, karama watanya», diffusé le mardi 23 octobre.

«Travail, liberté, dignité, tels sont les revendications du peuple» martèle Klay dans son dernier opus, rappelant le principal slogan de la Révolution. Les lyrics rappellent par ailleurs les dépassements de la police qui a repris du poil de la bête depuis la Révolution.

Un clip concocté par les désormais célèbres «No Pasaran». Une vidéo qui baigne dans l’atmosphère sombre, sous fond de confrontation symbolique avec les flics. Avec une mise en scène nerveuse, sur fond de manifs et de lacrymogène. Avec un rappel symbolique du viol de la jeune fille par des policiers. Sauf que la victime est cette fois-ci couverte par le drapeau de la Tunisie.

Le co-auteur du tube Zakataka continue ici de tracer le sillon entamé avec sa chanson intitulée «Moutamarridoun», dans laquelle il hurlait déjà sa rage et son dépit face à des partis politiques pas vraiment à la hauteur de l’attente de leur peuple. Et plus que jamais, alors que la variétoche tunisienne a du mal à se renouveler, le rap s’impose comme la nouvelle musique engagée.

Lotfi B.C