Lundi, 27 Janvier 2014 18:48

Les uns ont prédit une guerre civile. D’autres ont souhaité un coup d’Etat. Les plus mesurés d’entre eux ont appelé à démettre les élus du peuple. Pour les remplacer par des experts, choisis pour leur loyauté au Clan. Avec pour mission de mettre au pas des pans entiers de la population, accusés d’un délit de faciès qui ne dit pas son nom.

Avec en filigrane un message que les plus effrontés se permettaient sans vergogne d’exprimer sur les canaux à leur disposition.

La démocratie n’est pas faite pour les Arabes. La liberté d’expression n’est pas pour les Musulmans.  «L'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire» a même déclaré un président français qui tressait des lauriers à notre geôlier. Comme si le Général Sissi brandissant pour l’occasion un bâton de Maréchal, était notre unique et seul horizon. A tous ceux là, l’avènement de la Constitution inflige un démenti cinglant et retentissant. Place aux lettres de félicitation.

La Tunisie est de nouveau en mouvement, en locomotive de la région. Nous avons retenu la leçon, payée au prix du sang versé pour la Révolution. Et rien n’arrête le lourd train de l’Histoire si dur à ébranler, mais si difficile à arrêter. Après avoir connu la déchéance d’une fin de règne d’un despote éclairé, puis la fange d’une dictature kleptomane, les Tunisiens se veulent désormais maîtres de leur destin. Ils s’improviseront 11 millions de politiciens, avant de s’engouffrer dans les arcanes du droit constitutionnel.

Aucun peuple au monde n’aura autant débattu, ne se sera autant passionné, pour sa Constitution. Elle sera adoptée dans une quasi unanimité, dès la première lecture, avec 200 voix favorables sur 216. On l’aura compris. Les Tunisiens jouent de nouveau en communion leur propre partition, après avoir laissé un moment planer les démons de la discorde et de la suspicion. Un texte qui rassemblera les citoyens au-delà des clivages idéologiques agités par nos tyrannosaures comme autant d’épouvantail pour justifier la brutalité de la répression.

La page la plus sombre est tournée. Une autre s’est écrite en lettres d’or et de sang. Un rêve matérialisé sous les yeux des peuples arabes qui plient encore sous le joug de leur roitelet. Un cauchemar pour des autorités factices sur leur trône ébranlées. Une réalité, pourtant, qui ne surprendra pas ceux qui connaissent la grandeur de ce petit pays, qu’est la Tunisie, qui fut déjà le premier, dans le monde musulman, à se doter, dès 1861, d’une Constitution.

Oualid Chine

Constitution : Tunisiens en communion
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