Lundi, 22 Décembre 2014 15:40

Chronique. Nos mamelouks ont toujours veillé au grain. N’apprenez-vous rien de vos errements ? Nous importons nos supplétifs des terres les plus lointaines, pour vous inculquer à coups de trique, l’éternelle leçon. Et c’est par erreur que vous avez cru relever la tête, après une immolation.

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Vous n’avez tout de même pas cru que l’on pouvait être aussi facilement défait ? Sérieusement ? Et par vous, qui n’existez même pas ? La preuve ? Vous n’êtes même pas capable de passer par la lucarne de la télé. D’ailleurs les chaînes sont les nôtres. Et nous ne parlons pas seulement de celles qui risquent de ceindre vos chevilles, si vous vous avisez de contester.

Non. Pour l’instant, nos chaînes médiatiques suffisent pour faire le boulot. Votre image ne passera que par nos canaux. On noircira votre visage à dessein. Oui, on a l’argent, qu’il faut. Les hommes nous appartiennent, comme nous possédons vos lendemains qui déchantent, payés d’avance rubis sur l’ongle, jusqu’au jugement dernier.

L’histoire est de notre côté. Vous vous rappelez comment on a mis au pas Ali Ben Ghedhahem ? Le misérable a été traîné des montagnes de Kasserine, les fers aux pieds, pour être torturé au palais du bey. Il sera emprisonné derrière les murailles de la Karraka, où il finira, à La Goulette, en octobre 1867, empoisonné. Son propre père, avant lui, aura été tué de la même manière, par le caïd du Kef… La passion une fois retombée, la poussière d’individus redevient poussière, et le demeure à jamais.

Nos mamelouks ont toujours veillé au grain. N’apprenez-vous rien de vos errements ? Nous importons nos supplétifs des terres les plus lointaines, pour vous inculquer à coups de trique, l’éternelle leçon. Le nom de Giorgios Kalkias Stravelakis vous dit-il quelque chose ? Peut-être le connaissez-vous plutôt sous le sobriquet couleur locale de Mustapha Khaznadar. Notre homme a réprimé l’insurrection, la noyant dans le sang de vos grands-parents. Nos ministres, en atteste, l’historien Ibn Abi Dhiaf, se payeront sur la bête, avant d’appeler au hallali les Français.

Vos révoltes resteront dérisoires et notre puissance inébranlable, sur notre trône millénaire. Hannibal lui-même, a cru pouvoir s’en affranchir. Il en payera le prix de sa vie. En 244 av. J.C, déjà, le caïd de la faction pro-romaine de Carthage, à savoir le richissime Hannon, l’acculera au suicide, en exil, après s’être opposé à l'envoi de renforts à votre glorieux général. Il finira, par les bons soins de nos ancêtres, brisé à l’étranger.

Et c’est par erreur que vous avez cru relever la tête, après une immolation, et un incendie dans quelques régions. Un simple accident. Un contretemps. Un bégaiement d’une gorge nouée. Et peu importe les faux-semblants. Nous avons su patiemment su tisser les fils de nos gains les plus récents. De Ryadh à Dubai, jusqu’aux conclaves de Paris, sous l’œil bienveillant des puissants. Vous avez vraiment cru faire la différence avec vos alliances de BRICs et de broc, et autres va-nu-pieds sud-américains ?

Vous n’êtes rien. Et nous avons tout. Les terres fertiles, les femmes au teint clair, sont à nous. Vous resterez confinés aux portes du désert, où règnent la teigne et la stérilité.  La page ne sera jamais tournée. Tâchez de ne pas l’oublier. Sinon, nous serons toujours là pour brandir le fouet. Histoire de vous le rappeler.

Oualid Chine

Le mamelouk crie victoire
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