Lundi, 29 Décembre 2014 20:18

Chronique. Faudrait absolument en finir avec cette justice de transition. Pourquoi tant de problèmes, de gesticulations, de revendications ? Entre Tunisiens, on a l’habitude de s’entendre. Ce ne sont pas quelques revanchards vindicatifs qui vont dresser des barrières entre bons citoyens. Ils veulent diviser les Tunisiens je vous dis.

Mais nous sommes tous frères. Tous pareils. De La Marsa à la Sebkha. Tenez, demandez à mon plombier, mes égouts n’ont rien à se reprocher.

Ma villa vous sera toujours ouverte, bien sûr. Au moins durant les élections, et jusqu’à la passation. Mais essuyez-vous les pieds avant d’entrer, sait-on jamais. On finira par s’entendre, vous verrez. Le vent a beau tourner, on est toujours du bon côté. On a applaudi Bourguiba, payé Ben Ali, et même tenté Ghannouchi. Alors vous pensez bien que ce sera du gâteau avec Caid Essebsi. Mais on fera tout dans les règles. Conformément aux exigences de l’heure. Sans écorner le prestige de l’Etat malmené par les poissonniers.

Que de bruits, que de cris pour si peu de choses. Faudrait établir la vérité des faits, qu’ils disent. Mais qu’est-ce qu’on s’en tape de la vérité. Vous n’allez pas ouvrir ces vieux placards obscurs, vous risquez de voir un cadavre vous tomber sur la figure. Et puis, tous ces corps en décomposition, ça ne sent pas bon. Non. Laissez le placard fermé. C’est juste une mesure conservatoire, une question d’hygiène, pour vous éviter de vous boucher le nez. Et on veut juste respirer. C’est si bon, quand la brise, notre fameuse nessma du matin, ramène des effluves de jasmin.

Et puis ce n’est pas vrai que la vérité est belle quand elle est nue. Encore un cliché éculé. Puis selon nos traditions et notre religion vénérée, la nudité est un péché. Il faudrait donc, aussi laide soit-elle, la voiler. Pour éviter de mettre à jour un passé enterré mais qui n’en finit pas,  du fond de sa tombe, de se retourner. Vous ne voulez tout de même pas l’exhumer, le sortir de son mausolée ?

Allez, pas de chichis, je sais, vous avez votre dignité. Elle sera pleinement respectée. Topez là, votre prix sera le mien. Bien sûr que le silence est d’or. Il vaut même son pesant d’archives présidentielles. Mais surtout bouclez-la, et ne prenez pas vos grands airs. Sinon, gare au tribunal militaire.

Oualid Chine

Prix du silence, dignité soldée
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