Vendredi, 01 Juin 2012 20:40

leila-benali graffiti tunisieUn journal de la place a publié les «bonnes» feuilles traduites en arabe du dernier livre commis par Leila Ben Ali. On apprendra ainsi qu’elle voue une haine des plus tenaces à Kamel Letaief, qu’elle accuse aujourd’hui d’avoir conspiré contre son mari. Or on comprendra aisément que dans la Tunisie d’aujourd’hui, se faire insulter par Leila équivaudrait presque à un blanc-seing.

Le bénéficiaire en serait cet homme auquel certains attribuent le pouvoir de tirer les ficelles du gouvernement de l’ombre. De quoi s’interroger, donc, sur les éventuelles arrière-pensées inavouables, qui ont justement conduit à la publication de ces morceaux choisis de l’œuvre de Mme Ben Ali.

L’avocat libanais du dictateur déchu trouve des médias tunisiens et même du temps de cerveau disponible pour distiller les droits de réponse du tyran qui affirme ne pas disposer de fonds dans des banques étrangères. Les vidéos de témoignages de citoyens appelant au retour du fuyard se multiplient. Des artistes ne craignent plus d’afficher leur scepticisme sur l’avenir de la Tunisie, et sur le bienfondé de la Révolution, pour laquelle sont tombés les plus valeureux de nos frères, des steppes de Sidi Bouzid, aux montagnes de Kasserine et de Thala.

Les hésitations gouvernementales, voire, dans certains cas, les tentatives de recycler et de blanchir des symboles de l’ancien régime, ont favorisé l’émergence de ce phénomène. Les hommes de Ben Ali qui se sont terrés au lendemain du 14 janvier, peuvent désormais souffler et plastronner. La presse de caniveau n’a pas disparu de nos kiosques. Elle a juste viré du mauve au bleu. Et les plus audacieux des plumitifs mercenaires ne craignent même plus de verser publiquement dans la nostalgie benaliste. Leur pari sera-t-il une fois de plus gagnant ?

La rupture avec le passé, est devenue un slogan qui fait doucement rigoler. C’est à celui qui se montrera le plus accommodant, tentant délibérément de humer le vent tournant, espérant qu’il soufflera dans les voiles de quelques vestiges beylicaux. Béji Caid Essebsi, recyclera ainsi in extremis les débris du Destour, les ruines du RCD, et autres évadés in extremis des dépotoirs de l’Histoire. Et il a beau jeu, puisque d’autres épouvantails hirsutes sont désormais agités.

C’est sans doute par hasard si les cheikhs adeptes du hanbalisme et autres Ibn Taymia, toujours en vogue dans les Emirats pétroliers font une entrée remarquée. L’Arabie Saoudite, qui finançait déjà des chaînes satellitaires wahhabites en Egypte bien avant la Révolution, non contente d’héberger notre tyranneau, se propose de subventionner ses maîtres à penser prêts à être exportés. C’est dire si nos agités locaux et autres extrémistes excités, ne sont pas télécommandés. Or nos autorités n’ont pas fini de s’incliner devant la smala du roi Abdallah.   

Entretemps, de jeunes Tunisiens ont lavé de leur sang le carrelage d’une délégation, à Gabès, et un blessé de la Révolution malmené par la flicaille a fini par se suicider. Que chacun assume donc ses responsabilités, puisque tous les masques sont tombés.

Oualid Chine

Tunisie : Kamel Letaief, Leila Ben Ali, et les autres
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