Mercredi, 21 Novembre 2012 10:15

jebali-qatarLes relations entre la Tunisie et le Qatar se sont intensifiées ces derniers jours. C’est le moins que l’on puisse dire. Un mémorandum sur la coopération militaire entre les deux Etats a été signé lundi 19 novembre à Doha. Selon cet accord, des militaires tunisiens seront détachés auprès de l’armée qatarie.

Le communiqué diffusé dans la soirée du mardi par l’agence Tap, ne précise pas sous les ordres de quelle partie serviront les soldats tunisiens.

En ce même mardi, notre ministère de l’Intérieur annoncera la réception de 50 véhicules de type 4x4, 13 voitures Hummer, huit camions anti-incendie et cinq minibus. Le ministre de l’Intérieur, M. Ali Laâridh, a inauguré cette nouvelle flotte destinée à renforcer notre dispositif sécuritaire lors d’une cérémonie organisée à la caserne de l’Aouina. Certains commentateurs ont profité de l’occasion pour rappeler la proposition de l’ancienne ministre des Affaires Etrangères françaises, Mme Michèle Alliot-Marie. Sauf que Ben Ali est parti. Il n’empêche. Difficile de voir dans une série d’événements concomitants une simple coïncidence.  

Toujours en ce même jour du mardi 20 novembre, mais du côté de La Kasbah cette fois-ci, au Premier Ministère, Hamadi Jebali, le chef du gouvernement, a reçu le président exécutif et le directeur de «l'association de bienfaisance du Qatar», à savoir, respectivement M. Youssef El Kaoueri et Mohamed Ghamdi.

Les responsables de la «philanthropie» qatarie ont eu des entretiens avec les services de nos ministères de l'Agriculture, de l'Equipement, de la Santé, de l'Education, de l'Industrie et des Affaires sociales et Etrangères. Et il a été question de nombreux projets dont la concrétisation devrait s’étaler sur des périodes allant d’une année et demie à cinq ans.

Selon l’agence Tap, les projets programmés concernent six secteurs de développement. Et il s'agit donc ainsi de :

- Créer des centres de soins collectifs pilotes dans les milieux ruraux.
- Créer des écoles primaires pilotes dans les zones rurales et enclavées.
 - Assurer l'approvisionnement des zones rurales et des villages éloignés en eau potable à travers le forage des puits alimentés par l'énergie solaire.
- Réaliser un projet pilote pour la promotion du logement social à des coûts réduits dans les zones déshéritées et marginalisées à travers la construction de logements grâce à des ressources humaines locales.
- Renforcer les coopératives agricoles et assurer la formation de jeunes agriculteurs en chômage qui veulent créer des projets dans ce domaine.
- Aménager des pistes rurales dans les périmètres irrigués afin de faciliter les travaux agricoles, relier les centres de production aux centres de consommation et désenclaver les zones voisines des périmètres.

Des projets bienvenus donc, dans la mesure où ils permettraient d’adoucir le quotidien de régions jusqu’ici délaissées par la dictature et dont le gouvernement a manifestement le plus grand mal à contenir la colère des habitants. Mais il convient de s’interroger sur les détails des accords militaires, passées avec une puissance étrangère, qui héberge sur son sol la plus grande base américaine au monde (hors du territoire des Etats-Unis). Surtout dans un contexte marqué à la fois par les ambitions grandissantes de l’Emirat gazier, et par des tensions régionales exacerbées, comme à Gaza, en Palestine, mais aussi en Syrie, avec en prime la Jordanie où des manifestants ont pour la première fois réclamé le départ du roi.

Synth. Moez E.K

Tunisie : Quel prix pour la «bienfaisance» qatarie ?
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