Mercredi, 18 Septembre 2013 08:27

ghannouchiTribune. Ces deux années de « transition » ont contribué à faire tomber les masques, tous les masques et les Tunisiens, consternés, découvrent chez cette classe politique post-révolution mensonge, veulerie, petitesse, tartufferie, cupidité…
Par Ridha Ben Slama

Hormis quelques rares personnalités dignes encore de respect, les déceptions s’accumulent. La Tunisie titube à l'aveuglette à travers un labyrinthe que vous avez aménagé, vous les « faux politiques » des tristes temps ! Toutes les mises en garde n’ont pas été prises en compte, depuis les prémices de ce déroutage scélérat qui a placé la Tunisie dans l'œil du cyclone. Il fallait être aveugle pour ne pas voir arriver ces bonimenteurs avec leurs salamalecs doucereux si bien affutés pour mieux phagocyter les crédules !

Deux ans après le passage dévastateur de la triade, la Tunisie court à la catastrophe et se trouve plongée dans une situation politique, économique et sociale inextricable. En guise d’inventaire, un constat foudroyant s’abat comme une épaisse météorite : ce qui s’est passé durant ces deux années n’est que la mise en œuvre d’un plan infernal pour s’emparer irréversiblement des rouages du pouvoir dans le dessein d’établir un régime totalitaire des plus abjects. Le redire est devenu une vérité de la Palice ! La transition a été délibérément déviée de sa trajectoire et les élections authentiques escomptées ont été méthodiquement sapées et repoussée aux calendes grecques pour mieux les truquer. Malgré les préjudices considérables portés à la pérennité de l’État que ces mercenaires s’acharnent à gangréner, à l’économie qu’ils ravagent et qui semble bien être le moindre des soucis de ces personnages exaltés par le pouvoir et l’argent, aux libertés qu’ils s’obstinent à brider et à la sécurité des Tunisiens qu’ils bradent, ils persistent dans une posture suicidaire de dénégation absolue. Il faut convenir hélas que cette déprédation se fera sentir de plus en plus durement, elle aura un impact durable sur les infrastructures et sur l’économie, elle provoquera un véritable reflux du développement et altérera la gouvernance future.

Nous avons affaire à des assassins en guise de gouvernants. Ils assassinent !

Ils assassinent les enthousiasmes et les rêves de tout un peuple, ils assassinent leurs contradicteurs, ils assassinent leur pays, sans émotion, froidement.

On est horrifié en relevant qu’ils n'ont littéralement aucune conscience, qu’ils sont dénués de toutes règles morales ou éthiques. Sinon comment expliquer qu’ils finassent durant des mois dans des manœuvres dilatoires interminables pour ne pas renoncer pacifiquement à leurs fauteuils, alors que le pays s’enfonce et le peuple se mortifie. Ils ont « infecté » le mental de la population tunisienne de la même façon qu'un agent pathogène infecte un corps physique.

nahdha

La galerie de portraits de ces abominables personnages, propulsés par un concours de circonstances électorales à de hauts postes de l’État, et que tout citoyen peut facilement identifier, laisse assurément perplexe. Leur posture, leur discours, leurs agissements dévoilent des particularités communes, on dirait des « frères » clonés ! Ils agissent de manière impulsive et violente sans aucun sentiment de culpabilité quant à leurs méfaits.

La pathologie de leur système est aujourd'hui mise à nu. Un système greffé sur les résidus du régime déchu avec une instrumentale violence prédatrice, seul moyen trouvé par ses promoteurs pour arriver à leurs fins. Simultanément, ces derniers utilisent jusqu’à la corde le stratagème la pitié ressentie par les Tunisiens sur leur sort sous la dictature pour manipuler avec une grande ingéniosité.

La fâcheuse expérience de ces deux années a démontré que, pour les tenants du pouvoir, peu importe ce que les citoyens disent, ce que les organisations de la société civile dénoncent, la quantité de preuves fournies sur les scandales et les frasques de tous genres dont ils sont les auteurs. Tout cela ne signifie rien pour ces déviants. Ils n'ont qu'un but : continuer à tenter de duper tout le monde. Les Tunisiens peuvent descendre dans la rue, comme des milliers de personnes le font, cela n'a pas d'importance parce que ces pathocrates ne se soucient absolument pas de ce que pensent les citoyens. Il leur est totalement indifférent qu'il y ait des centaines de milliers contestant leur politique. Alors qu'il est devenu clair comme de l'eau de roche que ce gouvernement a lamentablement failli, ses membres trouvent le moyen de continuer à mentir sans scrupule, tant que cela sert leurs intérêts, ils se permettent de rechigner à accepter la proposition du quartet pour la formation urgentissime d’un gouvernement de compétences, préférant conserver ce gouvernement de pathocrates.

Albert Einstein affirmait : « Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise. Mais en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue ». Dans le cas de la Tunisie, l’infinie puissance de la stupidité de ces mercenaires entraine un peuple entier dans le désespoir et précipite une économie vers la faillite. Comment évaluer l’impact de la stupidité « frériste » sur nos destins personnels et sur l’ensemble de la société ? Y-aurait-il un remède à ce manque de jugement, proprement appelé stupidité ? L’avenir proche le révélera !

Somme toute, ces têtes obtuses se trompent littéralement si elles croient une seconde, par vanité imbécile, qu’elles peuvent s’imposer par la force et la violence aux Tunisiens. La résistance reste ferme et fidèle à ses objectifs et à la voie qu'elle s'est tracée. En considérant leur déplorable bilan, ils quitteront plutôt qu’ils ne l’envisagent les palais de la République la tête basse, poursuivis par l’opprobre populaire jusqu’à la fin de leurs jours pour le mal qu’ils ont causé à ce peuple.

Ridha Ben Slama

Auteur de :

Libertés fondamentales et mode de corruption des systèmes- Editions Thélès- France – février 2010.
Le Songe Massyle, Roman historique, TheBookEdition, janvier 2011.

Du même auteur sur Mag14:

Remettre la pyramide sur ses pieds

Tunisie : Les mystères de la terreur

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