Lundi, 20 Janvier 2014 12:03

Souvent présentés comme des adversaires irréductibles par de nombreux médias, les deux principaux acteurs de la scène politique tunisienne, à savoir les dirigeants des premiers partis de Tunisie que sont Ennahdha et Nida Tounes ne cessent pourtant de s’échanger des clins d’œil appuyés.

Le dernier en date a été l’œuvre de Rached Ghannouchi, qui a affirmé, lors d’une émission diffusée dans la soirée du dimanche 19 janvier sur Ettounissia, ne pas exclure la formation d’une coalition avec Nida Tounes. La décision, selon lui, dépendrait au premier chef des résultats des prochaines élections. Le but étant, à ses dires, de maintenir une alliance entre islamistes modérés et laïques modérés.

En d’autres termes, si les deux autres composantes de la Troika que constituent Ettakatol et le Congrès pour la République en venaient à réaliser des scores moins élevés au prochain scrutin électoral, Ennahdha pourra toujours se rabattre sur la formation de Caid Essebsi. Quant au dirigeant de «l’Appel de Tunisie», il n’a lui-même pas fait mystère de sa volonté de se concilier les Nahdhaouis si tel était l’intérêt (bien compris) de la patrie.


Une oeillade qui en dit long

C’est à se demander pour quelles obscures raisons les sympathisants de Nida Tounes continuent de descendre en flammes les présidents de la République et de l’Assemblée Nationale Constituante, si leur leader bien-aimé est animé par une démarche similaire. Idem pour les supporters échevelés d’Ennahdha qui persistent à vouer aux gémonies un Caid Essebsi pour lequel Ghannouchi multiplie les marques d’amitié.

Une stratégie pour le moins paradoxale à moins que l’on parvienne à ne considérer la foire d’empoignade politique sous l’angle du jeu de chaises musicales, avec en ligne mélodique et pour unique leitmotiv la devise : «ôte-toi que je m’y mette».

Encore des doutes ? Les grands chefs, eux, savent à quoi s’en tenir. Ainsi, c’est uniquement face au CPR honni que le vieux caïd dégaine l’artillerie lourde. Une acrimonie qui a été alimentée par l’installation de Marzouki au palais de Carthage qu’il espérait rejoindre avec la bénédiction Nahdhaouie au lendemain du 23 octobre.  

L’objectif est donc clair. Et pour l’atteindre, qu’importe s’il faille mettre de l’eau dans le vin d’un bourguibisme a priori radicalement hostile à l’islam politique. Dans l’autre camp, on fera même mine d’oublier que sous Bourguiba, Ghannouchi a été condamné à la peine capitale. Après tout, dans leur version tunisienne les Frères Musulmans ont su gommer les rugueuses aspérités à l’égyptienne. Et il paraît que c'est pour le bien de la patrie. Si, si.

Moez E.K

Lire aussi:

Ghannouchi n’exclut pas une alliance avec Caid Essebsi
Bannière
Bannière

Annonces

Suivez-nous !

MagZik

Top 5 de la semaine

    Vos amis apprécient...

    You are here: