Dimanche, 21 Août 2011 17:29

imed trabelsi

Imed Trabelsi voudrait parler au peuple. A ce bon petit peuple qui a tant enduré, qui a dû supporter la rapacité du clan mafieux durant deux décennies. Et voilà qu’Imed Trabelsi, autant dire le diable en personne pour les Tunisiens, voudrait nous parler.

Le samedi 20 août, ses avocats ont rapporté ses quelques mots : «Je ne veux pas servir de bouc émissaire» s’est-il exclamé. Mieux : pour nous émoustiller, il prétend même vouloir nous révéler l’étendue des réseaux de corruption en Tunisie. De quoi susciter quelques interrogations. Parce que Dieu sait que les réseaux en question sont puissants. Et qu’ils n’ont pas tous été démantelés.

La mainmise des Trabelsi-Ben Ali sur l’économie et la vie politique tunisienne n’a, en effet, été possible qu’avec l’aide des aigrefins qui ont compris tout le parti qu’ils pouvaient tirer d’une si fructueuse collaboration. Des hommes d’affaires, des journalistes, des animateurs télé, des hôteliers ont ainsi proposé leurs services, et surtout,  des parts de capital dans des projets ficelés, prêts à être lancés. C’est seulement ainsi que les Trabelsi-Ben Ali en sont arrivés à faire main-basse sur toute la Tunisie.

On imagine mal un Belhassen Trabelsi choisir de placer ses billes dans l’aéronautique de son propre chef. Des épouvantails comme Imed Trabelsi, ou même le Belhassen du même nom, ont-ils vraiment les moyens intellectuels, humains ou techniques  pour arriver à leurs fins ? L’émergence d’une compagnie aérienne comme Koral Blue (cofondée en 2006 par Belhassen Trabelsi, et dans laquelle Orascom détenait 25%), avec tout ce qu’elle exige de technicité, de savoir-faire n’est pas à la portée du premier voleur venu. Le décollage de Karthago, aux dépens même de Tunisair n’auraient pu s’effectuer sans le soutien sans faille des uns et des autres. Difficile à croire qu’un truand de bas étage puisse décider de se lancer, à lui seul, dans la high-tech en général, et les télécommunications en particulier, sans la complicité d’hommes du métier. L’aide de leurs supplétifs, aussi astucieux que vicieux a été nécessaire. Et il ne s’agit pas juste de conseillers salariés, recrutés pour faire tourner la machine.

Or où sont aujourd’hui les complices des Trabelsi ? Ont-ils vraiment été tous arrêtés ? Le cas échéant, pourquoi certains d’entre eux ont simplement repris les commandes des sociétés dans lesquelles ils servaient, avant la chute de Ben Ali, d’homme de paille ? Les Tunisiens ne sont pas dupes. Ils auront constaté que d’ex-associés des Trabelsi, sont encore actifs dans les secteurs  médiatiques, économiques et financiers. Et voici qu’Imed Trabelsi menace de tout révéler. Si c’est vraiment le cas, les Tunisiens seront à coup sûr, pour une fois, très heureux de l’écouter. Reste à espérer que l’on puisse réellement en tirer les "révélations" attendues.

A cet égard, on rappellera que Borhène Bssaies, le thuriféraire du régime de Ben Ali, l’homme qui a défendu de toutes ses forces la dictature à longueur d’apparitions sur Al Jazeera, a, lui aussi, du moins à en croire l’animateur Samir El Wafi, déballé les noms des pourris reconvertis dans les instances révolutionnaire. Le problème ? L’émission en question a été reportée sine die. Un autre exemple du même genre ? Saida Agrebi, qui a des dossiers «piquants» sur bien des dirigeants a pu  décoller, vers la France, en toute impunité. Autant de raisons donc, d’écouter Imed Trabelsi, et même de le faire parler.

Marwene El Gabsi

 

Pourquoi il faut faire parler Imed Trabelsi
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