Lundi, 17 Septembre 2012 22:32

ghannouchi-abouyadhChronique. Le bataillon de policiers déployés au cœur de Tunis, autour de la mosquée Al Fath, ont effectué un repli  «tactique». En somme, ils ont reculé pour mieux sauter, quitte à laisser le leader salafiste djihadiste Abou Yadh s’éclipser. Mais les forces de sécurité ont sûrement leurs raisons que notre raison ignore.

Khaled Tarrouche, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, a précisé ce lundi 17 septembre, que ses services savaient qu'Abou Yadh se trouverait aujourd'hui à la mosquée Al Fath. Ils sont donc au moins aussi bien renseignés que les quelques trois millions de facebookeurs tunisiens qui auront appris sur les réseaux sociaux dont ils sont accros, la date, le lieu, et l’heure de la nouvelle apparition de cette icône du djihadisme tunisien.

Et il n’y a pas de raison que le ministère de l’Intérieur, dont la page Facebook est assez bien animée, ne s’abreuve pas à la même source, histoire de dévoiler les «vérités cachées». C’est dire que tous les citoyens sont désormais égaux devant l’information depuis la Révolution.

abouyadhIl n’empêche, nos brigades spéciales, dument bottées et casquées, et surtout filmées et photographiées, sont venues se masser autour de la mosquée. Théoriquement imparable. Abou Yadh paraissait donc bel et bien coincé, par nos brigades du tigre. Sauf que nos fauves ont fini par abandonner la partie. Mais il s’agit d’une retraite stratégique, d’un simple repli tactique a affirmé Khaled Tarrouche. Ce qui suscite quelques interrogations, sans doute fort mal à propos. S’agirait-il de la même manœuvre dilatoire qui a permis le remplacement du drapeau national à la Manouba, et les dérapages  lors des événements d’El Abdellia ?

kairouan-tunisie

Le Cheikh Abdelfatah Mourou qui semble tout aussi profondément imprégné de ces nobles principes pourrait nous en dire plus, avec son éloquence coutumière. Il a beau se faire agresser lors d'un débat d’idée, il renoncera à poursuivre le coupable. Encore la même tactique. Nous n’irons pas jusqu’à évoquer la reculade encore trop fraîche de vendredi dernier, face aux manifestants devant l’ambassade des Etats-Unis. Inutile de remettre du reste sur le tapis tous les autres replis et autres retraites anticipées, qui démontrent qu’il s’agit d’une stratégie désormais bien rôdée.

C’est dire que l’on parait avancer à pas forcé, même si c’est à reculons. Mais après tout, c’est un détail. Sauf qu’à enchaîner ainsi sans répit les replis, le risque est gros de se retrouver le dos au mur, dans l’impasse. «Le dos de l’âne risque de finir», plus tôt que prévu comme dirait l’autre vieux renard. Pour en revenir à Abou Yadh, Khaled Tarrouche a affirmé qu'il n'est pas en mesure de donner plus de précisions pour l’instant. Et pour cause : la démonstration de force des djihadistes du 20 mai dernier,  à Kairouan est encore dans les esprits. Encore des questions ? Courage : fuyons !

Moez E.K

Tunisie : Abou Yadh et le repli tactique du gouvernement
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