Samedi, 29 Octobre 2011 14:02

niqab-miniAprès la polémique du niqab à l’université de Sousse, voici qu’éclate la controverse de la minijupe à Tunis. Le vendredi 28 octobre, une professeure d’université aurait été agressée verbalement par des étudiants conservateurs déchaînés. Faut-il se mobiliser et manifester pour la liberté de porter la minijupe à l’université ?

 L’enseignante a fini par abandonner sa salle de cours, sous la pression des lazzis et des insultes qui lui ont été adressées. Ses collègues enseignants compteraient la défendre envers ce qu’ils considèrent comme une atteinte à ses libertés.

Faut-il voir dans cet acte qui aurait eu lieu dans une université de Tunis, une marque d’intolérance ? Faut-il y voir un signe de régression et de non-respect des droits vestimentaires de la femme, et donc, en poussant le raisonnement à ses limites, une remise en cause d'un imprescriptible droit de l’Homme ?

Le port de la minijupe dans les lieux publics devrait-il être considéré comme un droit de l’Homme ? Pour rappel, une affaire similaire a eu lieu à l’université de Sao Paulo, au Brésil. Un pays réputé pour ses tout petits bikinis, et sa permissivité. Pourtant, en novembre 2009, une étudiante qui s’était présentée courtement vêtue à l’université de Bandeirante, a été traitée de tous les noms par ses collègues, et a fini par être dirigée vers la porte de sortie par des policiers, qui l’ont couverte d’un manteau. L’étudiante avait suscité une véritable émeute à la faculté, et elle a même finie par être renvoyée. L’affaire a même été portée devant le Congrès, et l’étudiante a tout de même finie par être réintégrée, pour ne pas écorner l’image du pays.

Or on notera que même dans la très libérale Europe, sans même parler de la pudibonde et puritaine Amérique, très peu de cadres et encore moins des professeurs, se présenteront en minijupe sur les lieux de leur travail. En Suisse, une directrice d’école secondaire a accrément interdit à ses élèves le port des décolletés, des minijupes, et autres tenues affriolantes. Mme Suzanne Looser s’explique: «L’école est un lieu de travail et pas de divertissement. Ici on ne doit pas se singulariser par sa tenue». Les contrevenantes se retrouvent couvertes d’un tee-shirt xxl et sont tout bonnement renvoyées chez elles.

Les tenues sexy seraient-elles les plus appropriées dans les lieux publiques en Tunisie, alors même que les tensions sociopolitiques ne sont pas complètement retombées ? Avions-nous réellement besoin d’une énième polémique vestimentaire ?

Il y a quelques semaines, un autres scandale à première vue sans aucun rapport avec la minijupe, mais de nature équivalente éclatait en Tunisie à propos du niqab. Une étudiante couverte des pieds à la tête d’un niqab, s’était en effet présentée à l’université de Sousse pour s’y inscrire. Or par définition, difficile ne serait-ce que d’identifier une personne qui se présente masquée. Et la burqa, il faut l’avouer, n’est pas vraiment dans les mœurs tunisiennes, mais une tradition pré-islamique qui sévit encore dans certains pays du Moyen-Orient.

Dans un cas comme dans l’autre, difficile de ne pas y voir un acte de provocation délibérée. La vie en société exige que l’on se conforme à des règles communes. L’ordre public pour le moins fragile dans notre pays, ne supporterait pas des soubresauts dont on pourrait aisément se passer en ces temps troublés. A moins que certains ne considèrent le port de la minijupe comme une ligne rouge des libertés publiques, à ne pas dépasser ! Il faudrait peut-être rappeler, qu’une administration ou une université n’est après tout, ni une boîte de nuit, ni un refuge de talibans.

Moez El Kahlaoui

La minijupe seule alternative au niqab?
Bannière
Bannière

Annonces

Suivez-nous !

MagZik

Top 5 de la semaine

    Vos amis apprécient...

    You are here: