Lundi, 31 Octobre 2011 11:46

inondationsLa dernière pluie qui s’est abattue dimanche 30 octobre sur la Tunisie a fait trois morts. Deux adolescents ont péri à Zaghouan, et une femme au Kef. L’Institut de la Météorologie a lancé son avertissement. Mais est-il normal que nous ne puissions pas faire face à un problème saisonnier récurrent ? Est-il normal que chaque année ou presque l’automne se fait meurtrier en Tunisie ?

Si la sécheresse est catastrophique pour notre agriculture et pour notre économie nationale, la pluie, censément bénéfique, ne l’est pas pour tout le monde. La pluie deviendrait presque une psychose pour une bonne partie de la population. Aujourd’hui, notre Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a annoncé l’interruption du trafic ferroviaire sur plusieurs lignes affectées par les pluies.

La ligne reliant Tunis à Ghardimaou au niveau de Medjez El-Bab et de Boussalem, ainsi que celle reliant Tunis à Kasserine au niveau d’El Fahs ont été coupées. Tout comme la liaison ferroviaire entre Tunis à Gabès, également hors service au niveau d'Enfidha. Autant dire que les voyageurs d’une bonne moitié du pays ne pourront pas vaquer à leurs occupations.

On aura également noté, que presque chaque année, même nos lignes de métro léger sont affectées par les précipitations. Or ces accidents, ces contretemps, ne sont en aucun cas une nouveauté.

En 2009, dix-sept personnes ont été tuées et huit autres blessées dans les inondations qui ont touché le sud tunisien, plus précisément du côté de Redeyef, une région déjà frappée sporadiquement par la répression meurtrière de Ben Ali.

En 2007, les précipitations ont causé la mort de 13 Tunisiens. Quatre corps avaient été retrouvés dans la boue, du côté de Sabbalet Ben Ammar. Des automobilistes ont été emportés par les eaux de l’oued en crue.

En 2003, des trombes d’eau ont été déversées sur Tunis, rendant la circulation impossible, et ont occasionnés de très graves dégâts matériels notamment dans les quartiers défavorisés. Et on pourrait ainsi de la même manière rappeler les inondations des années 200, 1995, 1990,1984, 1982…

Du côté de l’Ariana, la moindre averse se transforme en ruisseau traversant les ruelles de la ville. Combien de fois faudrait-il encore fermer le tunnel de Bab Souika pour une simple averse ? Autant de dégâts qui soulèvent un torrent de boue mais suscitent aussi de nombreuses interrogations.

Les plans d’aménagement de nos cités n’ont-ils pas tenu compte des oueds ? A-t-on construit des quartiers d’habitation, et des routes dans des zones à risque ? En clair, les autorités locales auraient-elles accordé des permis de construction là où il fallait laisser quartier libre à la nature ?

Les canaux souterrains du tout-à-l’égout est-il conçu selon les normes, et en tenant compte des fortes précipitations automnales ? Autant de questions auxquelles il faudrait répondre de toute urgence, si on veut éviter à nos populations ce calvaire saisonnier.   A moins que l’on veuille nous faire croire que les Tunisiens sont vraiment nés de la dernière pluie.

MEK

De 2007 à 2011, la pluie tue en Tunisie
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