Mardi, 29 Novembre 2011 01:42

manoubaL’université tunisienne n’en a pas fini avec les salafistes. Ce matin du lundi 28 novembre 2011, la faculté des lettres de Manouba a ainsi été occupée par un groupuscule qui revendique le droit du port du niqab à la faculté, et espère la fin de la mixité.

L'intrusion de ces groupes a même empêché le déroulement des examens. Des spectateurs «bienveillants» de la scène tunisienne choisissent ce moment pour rappeler que Rached Ghannouchi s’est déclaré favorable à l’intégration des courants les plus radicaux dans le jeu politique.

En d’autres termes, des courants idéologiques qui ne reconnaissent aucune légitimité à la démocratie, et qui la jugent même contraire aux préceptes de la religion, pourront profiter de ses institutions. L’actualité bégaye, puisque après l’incursion salafiste de Sousse, juste avant les élections du 23 octobre, voici que les mêmes familles politiques rééditent l’opération. Pendant que d’autres tentent le coup de force démocratique à l’Assemblée Constituante.

Plut tôt dans la journée, en ce lundi très particulier, c’était au tour des policiers de manifester, rappelant au passage la responsabilité des snipers. Ces fantômes dont certains, au plus haut niveau du pouvoir ont nié l’existence. Pendant qu’au Kef, le tribunal militaire décidait de repousser le procès de l’affaire des martyrs de Thala et de Kasserine au 12 décembre prochain.  Des villes qui ont connu le pire, pour payer le prix de la Révolution du sang de leurs enfants. 23 accusés, dont Ben Ali qui doit se bidonner en Arabie Saoudite, attendront le mois prochain. Les familles des martyrs aussi.

Le même jour, mais dans la matinée, du côté d’El Mnihla, ce sont des centaines de personnes qui ont bloqué les bus, et brûlé des pneus, pour protester justement contre la rareté de ces cars jaunes qui ont fait notre gloire en remettant en cause les normes internationales de la compressibilité des corps.

Et en cette soirée décidément historique, c’est à internet de faire des siennes. La plupart des sites web sont devenus tout bonnement inaccessibles. Facebook s’est ainsi inscrit aux abonnés absents, sans même parler de l’aristocratique Twitter. Problèmes techniques ? Le web finira par repartir après quelques heures de panne, démentant une quelconque résurgence fusse-t-elle accidentelle d’Ammar 404…

Et à l’instant où nous tentons de couvrir chastement l’absurdité de l’actualité, un collègue qui tente de rejoindre la capitale a été retenu à Gabès. Le train n’y étant pas disponible, puisque des groupes occupent la voie depuis une semaine, et ne permettent aucun de départ, il a atteint Sfax  par voie routière. Pour prendre place dans le train Sfax-Tunis. Mal lui en a pris. La locomotive est tombée en panne entre Sfax et Sousse. Deux heures d’arrêt de 20h à 22h, en cette nuit du 28 au 29 novembre. Changement de locomotive à Sousse. Parce que l’origine du mal a été précisément localisée à la tête du convoi. Autant de raisons qui empêchent toujours nos trains d’arriver à l’heure. Reste à espérer qu’ils ne déraillent pas.

Moez El Kahlaoui

De Manouba aux martyrs de Thala
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