Vendredi, 02 Décembre 2011 20:11

hamadi-jebaliAprès la grève du jeudi 1 décembre, à l’initiative du syndicat de l’enseignement supérieur relevant de l’UGTT, voici que les cours reprennent en grande partie, ce vendredi, à la faculté de Manouba. Les étudiants en langue arabe, anglaise, et espagnol ont même pu passer leurs examens. Mais à l’ombre du niqab.

Parce que leurs collègues salafistes qui revendiquent l’autorisation du port de cette tenue dans les salles de cours et d’examens n’entendent pas baisser les bras. Leur sit-in se poursuit, même après que l’interdiction formelle de cette tenue dans les salles de cours été prononcée par le conseil scientifique. Une décision massivement approuvée par le corps universitaire, mais qui n’a pas l’heur de plaire aux contestataires radicaux. Mais les partisans du niqab entendent continuer à défendre le voile intégral au sein de l’université, jusqu’à faire plier les enseignants réfractaires. Mieux : ils lancent un appel espérant être entendus par les élus du peuple à l’Assemblée Constituante.

A cet égard, la position d’Ennahdha peut être perçue comme un avis favorable. Hamadi Jebali, le secrétaire général du parti d’inspiration islamique a souligné aujourd’hui que «tout le monde a droit à l’éducation, et personne ne pourrait en être privé». Entendre par là que le niqab ne peut être un prétexte à l’exclusion des salles de cours. L’identification des individus intégralement voilés, étant, selon lui, du ressort de l’administration universitaire.

Toutefois, M. Jebali a également souligné qu’il «ne faudrait pas perturber la bonne marche de l’université». Une manière, donc, de tempérer, voire de conditionner ce soutien, sans pour autant clairement condamner les revendications sur le fond. A contrario, des partis politiques comme Ettajdid, Ettakatol, ont clairement condamné ce vêtement d’inspiration afghane. On aura donc tout vu, tout entendu sur le sujet, y compris un imam salafiste qui appelle les jeunes femmes qui ne veulent en aucun cas s’en défaire, de rester chez elles.

C’est dire que le niqab continue de cristalliser les positions opposées, en Tunisie. L’attention reste braquée sur ce sujet, alors que Dieu sait que le pays a d’autres priorités que ce fichu foulard. Les campeurs du Bardo, les chômeurs diplômés des régions défavorisées de la Tunisie profonde, tentent du reste désespérément de le rappeler.

Moez El Kahlaoui

Suggestions de Hamadi Jebali à la fac de Manouba
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