Jeudi, 29 Décembre 2011 12:42

berbereLa Révolution a libéré la parole en Tunisie. Des mouvements longtemps réprimés, étouffés s’exposent de nouveau au grand jour. Les Amazighs font désormais entendre leur voix en Tunisie. Quelques dizaines de défenseurs de l’identité berbères ont même manifesté à Tunis, le 25 décembre.

Des ONG fondées après le 14 janvier, tels que l’association tunisienne de culture amazighe, l’association de protection du patrimoine de Tamazret, veulent ainsi contribuer à faire éclore le printemps berbères, dans notre pays.

Les objectifs affichés par les militants de la berbérité étant de garantir le droit d’apprendre la langue Tamazight dans les régions attachés envers et contre tous à ce parler séculaire. Il s’agit aussi de permettre l’enseignement de cette culture à l’université. Les villes et villages historiquement berbères devront conserver leur nom emblématique de leur identité. Last but not least, les chantres tunisiens de la berbérité revendiquent le droit d’inscrire le Tamazight en tant que langue nationale, dans la Constitution.   

Le burnous dans lequel se drape le président de la République, M. Moncef Marzouki, est d’origine berbère. Comme l’est du reste le couscous, le plat national tunisien, le préféré paraît-il, de M. Marzouki. Les références présidentielles à la culture amazighe ne s’arrêtent pas là. Habib Bourguiba lui-même s’identifiait à Jughurta, le légendaire héros de la résistance aux envahisseurs romains.

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D’aucuns persistent pourtant à présenter ce pan de notre histoire nationale comme étant subversif, voire même, contraire à la vision unitariste de l’Islam. Il convient à cet égard de rappeler aux nostalgiques de l’âge d’or de l’Andalousie que Tariq Ben Zied, le conquérant musulman de l’Espagne, était aussi Amazigh. Le califat Fatimide de Mahdia, plongeaient ses racines du côté des berbères Kutama. C’est donc bien un Amazigh tunisien, El Moiz li Dinn Illah, qui a fondé Le Caire. Sans même parler des dynasties Almohades, Almoravides, Hafsides qui se sont succédées au pouvoir sur nos terres d’Afrique du Nord.

La dynastie Hafside, par exemple, profondément enracinée dans sa «berbèrité» a largement contribué à la préservation des monuments islamiques. Si la grande Mosquée de Kairouan a pu traverser les siècles, c’est aussi grâce à l’initiative du souverain Abou Hafs Omar Ben Yahya qui régnait sur le pays, depuis sa capitale, Tunis. Les hafsides ont même érigé des mosquées aussi prestigieuses que celles de la Kasbah, et celles d’El Hawa, du côté de Bab Dzira, sans même parler de la foule de medersas islamiques qui ont été ouvertes sous leur règne.

Autant d’éléments auxquels a priori, même les plus radicaux des Nahdhaouis bon teint ne trouveraient rien à redire. Et après tout, la richesse d’une Nation, ne se mesure-t-elle pas aussi au respect de son héritage culturel, et de ses minorités?

Soufia Ben Achour

Vers un printemps Amazigh en Tunisie ?
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