Comment fabriquer des bombes incendiaires à base de produits d’utilisation courante? Comment démonter et réparer une kalachnikov ? Autant de recettes potentiellement mortelles diffusées à grande échelle sur une page Facebook qui se présente comme étant celle des forces djihadistes en Tunisie.

La plupart des visiteurs de la page sont sceptiques. Certains commentateurs attribuent cette page au groupe Takriz. Ce que les administrateurs de ce brûlot diffusé sur les réseaux sociaux démentent catégoriquement dans un communiqué diffusé sur la même page.

Et le groupe en question n’épargne aucune provocation. Sur l’étendard national, les «djihadistes facebookiens» font remarquer : «considérez-vous ce malheureux bout de chiffon comme un drapeau en terre d’Islam» ? Des vidéos de Ben Laden, l’icône du djihadisme, sont évidemment disponibles sur cette page. Parmi les messages diffusés, on relèvera des menaces de mort explicites, visant le très populaire Jalel Brick, accusé de blasphémer. D’autres personnalités tunisiennes sont également clouées au pilori et clairement ciblées.

Les internautes tunisiens s’interrogent de plus en plus sur l’origine de cette page. Les questions fusent, même sur Twitter, le réseau social concurrent. Nombreux sont ceux qui appellent à sa fermeture, exhortant les facebookeurs à la signaler. En attendant, cette page qui comptait à peine 1500 fans dans la soirée du 6 février, a recruté plus de 1000 amateurs supplémentaires le mardi 7 février.

Canular ? Farce macabre surfant sur la psychose ambiante ? Menaces réelles et émanation de véritables cellules djihadistes ? Difficile de se prononcer formellement à ce stade. Une chose est sûre : la diffusion de ces idées et de ces modes d’emploi de la terreur n’est pas sans danger. La banalisation des armes et de l’iconographie terroriste n’est pas le moindre risque qui plane sur notre société fragilisée. Tout serait-il désormais permis sur les réseaux sociaux dans l’impunité la plus totale ? La loi de la République, condamnant la diffusion des appels à la violence, doit être de toute urgence appliquée.

Soufia B.A

MAJ: La page a été supprimée du réseau social dans la nuit du mardi 7 février, vers 23h