Le poème intitulé «Nous sommes tous la Tunisie» a valu la prison à vie au poète qatari Mohammed al-Ajami, alias Ibn al-Dhib. Un poème qui rend hommage à la Révolution Tunisienne et exprime l'espoir que le changement touche d'autres pays arabes.

«Nous sommes tous la Tunisie face aux oppresseurs» clame le poète, qui chante la résistance des Tunisiens, en rappelant même comment Ben Ali et son premier ministre Ghannouchi ont été balayés par la rue.

Mais voici qu’en ce jeudi 29 novembre, un tribunal du Qatar a condamné le poète, à la prison à vie «pour incitation contre le régime et diffamation du prince héritier Tamim Ben Hamad Al-Thani, et atteinte à la Constitution». Le comble de la contradiction pour une pétromonarchie qui prétend soutenir les Révolutions Arabes.

Ibn al-Dhib, âgé de 36 ans, est détenu en isolement, depuis le 16 novembre 2011. Plusieurs organisations internationales de défense des droits de l’Homme avaient, déjà, fait état d’un procès entaché d’irrégularités. «Amnesty International»  évoque une «scandaleuse trahison de la liberté d’expression».

Me Néjib al-Naïmi, l’avocat Ibn al-Dhib, a précisé à l’Afp qu'il allait interjeter appel la semaine prochaine contre ce verdict, rendu «au terme de six audiences, pour la plupart secrètes».

 L'avocat a indiqué avoir émis en vain des réserves sur la composition du tribunal, dont le président, un Soudanais, "était lui-même juge d'instruction" dans l'affaire de son client.

 En vertu des accusations retenues contre lui, le poète était passible d'une peine de 5 ans de prison au maximum, a encore dit Me Naïmi, un ancien ministre de la Justice du Qatar, soulignant que «la perpétuité ne s'applique qu'en cas de tentative de coup d'Etat».

Or le poète a (in)justement été arrêté pour «incitation au renversement du régime» et «insulte à l'émir», cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, avait indiqué fin octobre Amnesty International en réclamant sa libération.

Synth. Soufia B.A