Jeudi, 15 Décembre 2011 17:01

chirac-benaliAlors que Ben Ali se dore la pilule dans un palais saoudien, son ami français est condamné à deux ans de prison avec sursis. L’ex-président français vient en effet d’être condamné à cette peine par un tribunal parisien, en ce jeudi 15 décembre. Et si le cas Chirac concerne aussi les Tunisiens, c’est pour ses relations très particulières qu’il entretenait avec son grand ami Ben Ali.

Chirac dégainait en effet à tout bout de champ ses éloges dithyrambiques en faveur du régime bananier de Ben Ali. Les opposants d’hier, et les nouveaux gouvernants de la Tunisie lui en seront certainement «reconnaissant». Mais jugeons plutôt sur pièce. Sur les libertés bafouées par Zaba, Chirac se permettra une déclaration retentissante : « Le premier des droits de l'homme, c'est de manger», trouvant même la Tunisie de Zaba «très en avance». Et il ne faudrait donc surtout pas que les Tunisiens parlent la bouche pleine. En somme, si la presse, l’opposition, les étudiants, bref toutes les forces vives de notre pays sont réduites au silence, c’est juste pour une question de politesse, et de courtoisie, pour respecter l’étiquette à la française.

Sur la grève de la faim menée en 2003 par Radhia Nasraoui, l’inflexible avocate et militante, il fera remarquer : «en France, nous avons aussi des gens qui font la grève de la faim, ou la feront». En d’autres termes, pendant que les tortionnaires sévissaient dans les caves du Ministère de l’Intérieur, Chirac, lui, trouvait qu’il n’y avait pas de quoi fouetter un chat. C’est dire si sa réélection en 2002 a été accueillie avec une joie non-dissimulée par les occupants du Palais de Carthage de l’époque.

Mais ce n’est pas pour ses amitiés douteuses avec l’ex-dictateur que Chirac sera condamné, mais pour une peccadille, à l’aune des dérives tunisiennes. Il a ainsi écopé de deux ans de taule avec sursis, pour «détournement de fonds publics et abus de confiance». Ce sont les fameux emplois fictifs qu’il a attribué à ces proches dans la mairie de Paris, qui ont fini par lui valoir cette historique peine de prison. Alors même que le concept d’emploi fictif a été également largement usité dans la Tunisie de Ben Ali. Les faux-journalistes mais vrais flics, les employés des télécoms qui servaient de portevoix au régime, les écrivains et hommes de lettres chargés d’espionner le marécage culturel, sans parler de tous ces «chargés de mission» aux rentes mirobolantes, payés pour ne rien faire dans nos ministères. C’est dire que la Chiraquie a bien conservé son influence et son emprise sur son ex-colonie. Reste à espérer que maintenant, la fête est bien finie.

Marwene El Gabsi

La prison pour Chirac, l’ami de Ben Ali
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