Vendredi, 09 Novembre 2012 17:08

croissance-tunisiAlors que la plupart de nos analystes s’enlisent dans le catastrophisme, voici que le très sérieux Oxford Business Group annonce des lendemains qui chantent pour la Tunisie, et accessoirement, la croissance économique globale du pays.  Voici in extenso une étude publiée ce vendredi 9 novembre, qui rompt résolument avec la grisaille ambiante.

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Au cours des neuf premiers mois de l’année 2012, l’investissement industriel a enregistré une augmentation de 14,8% par rapport à la même période en 2011, une évolution synonyme de reprise pour cet important secteur. Le gouvernement, conscient du rôle majeur de l’industrie manufacturière en matière d’emploi et en tant que source d’investissements directs étrangers (IDE), est donc déterminé à stimuler les activités du secteur.

Traditionnellement, c’est l’exportation de biens manufacturés, en particulier de pièces automobiles et d’autres éléments mécaniques qui occupait la part belle dans le secteur industriel tunisien. Mais les investissements ont subi un ralentissement considérable en 2011, causé par le climat d’incertitude économique et politique qui a suivi la révolution ainsi que par les répercussions de la crise économique en Europe, d’où proviennent la majorité des IDE en Tunisie.

La baisse de l’activité des partenaires internationaux a fait chuter le nombre de projets industriels lancés en 2011 par rapport à l’année 2010 : 1998 projets se sont concrétisés l’an dernier tandis qu’en 2010 c’étaient 2159 projets qui avaient été lancés. Le montant des investissements dans les activités manufacturières affichait également, fin 2011, une baisse de 21,7%, pour un montant de 1,13 milliard de dinars (552,7 millions d’euros).

Ces performances médiocres se sont poursuivies cette année : l’industrie manufacturière a enregistré au premier trimestre 2012 une hausse de 2,5%, en deçà des prévisions du secteur. L’agence nationale de presse tunisienne a relayé les propos du Ministre du Développement Régional et de la Planification, Jamel Gharbi, qui a déclaré que, dans l’immédiat, le gouvernement se donnait comme priorité de stimuler la croissance de l’industrie manufacturière ainsi que d’autres secteurs clés tels que le secteur minier, et ce afin de renforcer le redressement économique du pays. L’évolution de l’investissement industriel au cours des neuf premiers mois de l’année 2012 est donc un bon signe pour la croissance annuelle.

Mais, si l’industrie manufacturière a connu au premier trimestre une croissance moins soutenue que prévu, il est à noter que les entreprises internationales commencent à délaisser l’attitude attentiste qui avait prévalu en 2011. Les investissements déclarés atteignaient, à la fin du troisième trimestre 2012, un total de 2,75 milliards de dinars (1,35 milliard d’euros) pour l’ensemble du secteur industriel, soit une augmentation de 14,8% par rapport à l’année précédente. Signe de la confiance croissante dans le secteur, la majorité des nouveaux investissements provenait de partenaires étrangers.

Ce sont l’industrie agroalimentaire et les secteurs de la fabrication de produits en cuir et de la transformation du caoutchouc qui, stimulés par le lancement de plusieurs grands projets, ont enregistré les hausses les plus importantes en glissement annuel. Tout comme en 2011, c’est l’industrie agroalimentaire qui a bénéficié des niveaux les plus élevés de nouveaux investissements. Les investissements déclarés au cours des trois premiers trimestres de 2012 ont grimpé de 81% en glissement annuel, pour atteindre 1,14 milliard de dinars (557,6 millions d’euros).

Le groupe algérien Cevital a annoncé en octobre qu’il comptait ouvrir une raffinerie de sucre en partenariat avec des entreprises locales, dans le cadre d’un co-investissement qui se chiffrerait à 504 millions de dinars tunisiens (246,5 millions d’euros). Ont également été annoncés un projet de construction d’une usine de concentré de tomates, pour un investissement de 18 millions de dinars (8,8 millions d’euros), ainsi qu’un projet d’extension d’une usine d’aliments pour bétail, pour la somme de 16,3 millions de dinars (8 millions d’euros).

Les investissements dans le secteur du cuir et de la chaussure, traditionnellement de moindre envergure, ont plus que triplé, atteignant 44,9 millions de dinars (22 millions d’euros), principalement grâce à l’annonce d’un projet d’ouverture d’une usine de fabrication de chaussures, pour un coût de 28,9 millions de dinars (14,1 millions d’euros), supporté entièrement par des capitaux étrangers. En outre, l’Agence de Promotion de l’investissement extérieur (FIPA) a fait part du démarrage des activités du groupe italien Plastik, fabricant de films et sacs à destination de l’industrie, dans la zone industrielle de Zriba à Zaghouan en septembre 2012.

La croissance des industries manufacturières en 2012 est essentiellement tirée par les financements étrangers, avec une production orientée vers l’exportation, deux facteurs qui ont toujours joué un rôle clé dans le dynamisme de l’industrie tunisienne. Au cours des neuf premiers mois de 2012, le volume des investissements dans des projets financés entièrement par des capitaux étrangers s’est presque vu multiplier par deux par rapport aux chiffres de 2011, atteignant la somme de 445 millions de dinars (217,6 millions d’euros).

Une grande partie des nouveaux investissements est toujours réalisée dans le cadre de joint-ventures, dont le nombre a augmenté de plus d’un tiers en glissement annuel pour atteindre 858,9 millions de dinars (420 millions d’euros). Ajoutons à cela que la quasi-totalité des nouveaux projets qui ont vu le jour en 2012 sont orientés vers l’exportation, avec des investissements dans les secteurs non exportateurs en baisse de 8,6% par rapport à 2011.

Si la Tunisie traverse toujours une période de transition politique, la vague de projets orientés vers l’exportation qu’on a pu observer récemment est plus que prometteuse pour ce qui est de la croissance économique globale du pays. La hausse des investissements aux trois premiers trimestres de l’année a également donné un coup de fouet au secteur des services connexes à l’industrie ; selon des chiffres publiés par la FIPA, la valeur des services liés à l’industrie atteint en 2012 la somme de 655 millions de dinars (320,4 millions d’euros), soit plus du double de l’année précédente.

L’État poursuit sa politique d’incitation fiscale, offrant notamment aux entreprises une exonération d’impôts durant les 10 premières années d’activité ainsi qu’un régime fiscal privilégié et des avantages en matière de main d’œuvre et de transfert des capitaux. Les projets industriels qui s’implantent dans des zones de développement prioritaire situées à l’intérieur des terres peuvent également bénéficier de primes à l’investissement. Certes, le secteur industriel montre des signes de reprise, mais le gouvernement va devoir maintenir des conditions légales et fiscales suffisamment attractives s’il veut créer de l’emploi, stimuler les exportations et soutenir la croissance économique globale du pays.

Source: Oxford Business Group

Oxford Business Group : La Tunisie renoue avec la croissance
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