Lundi, 18 Février 2013 19:18

fmi-tunisieLe projet de l’audit de la dette tunisienne serait-il abandonné ? C’est ce que laissent croire les déclarations de M. Slim Besbès, le secrétaire d'Etat aux Finances, déclenchant une nouvelle polémique alors que l’économie est déjà en berne, dans un contexte politique tendu à l’extrême.

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«Le projet de loi sur la dette a été retiré de l’Assemblée Nationale Constituante. De plus, il n’est pas urgent d’élaborer en ce moment un audit de la dette tunisienne vu que le ministère de Finance suit de près l’évolution de l'endettement de l’Etat». Tels sont les propos tenus par M. Slim Besbès,  le secrétaire d'Etat aux Finances.

Et cette déclaration faite sur les ondes d’Express FM, ne sera pas passée inaperçue. C’est le moins que l’on puisse dire. D’autant plus que la décision d’auditer la dette tunisienne pour en déterminer la part «odieuse», a été annoncée, dès juillet 2012, par la présidence de la République. Il s’agissait donc de déterminer si les dettes contractées engagent la Tunisie ou l’ancien régime, qui s’en serait servi au moins en partie à financer ses outils de répression, et à soutenir des hommes d’affaires corrompus.

Or voici que le secrétaire d'Etat aux Finances, tient aujourd’hui un nouveau langage, en annonçant en évoquant l'accord sur l'agenda des reformes structurelles avec le Fond Monétaire International (FMI).

Vers une Révolution pour la Souveraineté ?
Et les réactions n’ont pas tardé à fuser. La députée à l’ANC Mabrouka M'Barek, en oublie même la crise de son parti, le Congrès Pour la république (CPR), pour monter aux créneaux. Elle interpellera  même, sur les réseaux sociaux, M. Besbes en des termes plutôt incisifs :

mabrouka-mbarek«C'est contre-révolutionnaire et illégal d'outrepasser la souveraineté de l'ANC en préférant suivre les instructions du FMI. Pourquoi le FMI a si peur d'un simple AUDIT!!! On continue à rembourser la dette, il s'agit juste d'un audit. De plus 120 députés européen, la Norvège et le Senat Belge nous encouragent à faire cet audit». 

Mme M’Barek ne prendra pas de gants en s’exclamant :
«Mr Besbes rappelez-moi pour qui vous travaillez? Le peuple Tunisien? Non, le FMI bien sûr! Alors dites à vos employeurs que le peuple tunisien est souverain, il est résolu à examiner 23 années de dictature et à déceler qui a financé ces années de torture et de surveillance policière. Et si vous persistez, ce ne sera pas une nouvelle révolution pour la dignité qui reprendra, mais bel et bien une "Révolution pour la Souveraineté" qui vous fera comprendre nos aspirations».

Les accusations de Chawqi Abid
chawki-abidM. Chawqi Abid, l’ex-conseiller économique auprès de la présidence de la République enfoncera de son côté le clou, en émettant deux hypothèses :

-soit ils sont incompétents jusqu'à causer d'énormes préjudices à l’État, ce qui est grave ;
-soit ils sont de connivence avec les Institutions de Bretton Woods (pour toucher le prix de leur silence), ce qui est très grave.

Or Mme M’Barek et de M. Abid ne sont pas les seules à exprimer ces inquiétudes. Mme Eva Joly, députée écologiste européenne, et présidente de la commission du développement au parlement européen, a clairement affirmé que le poids de la dette tunisienne, qui a dépassé, selon elle, les 20 milliards d’euros devient «insupportable». Et en l’occurrence, Mme Joly a appelé à transformer cette dette en aides. D’autant plus, selon, elle, que «les dettes contractées par des dictatures et qui ne sont pas employées dans l’intérêt de la population peuvent être remises en cause».

Mais M. Slim Besbès, ne l’entend manifestement pas de cette oreille. A en croire ses déclarations sur Express FM, «le niveau de l'endettement  de la Tunisie est «gérable et acceptable».

Synth. Moez E.K

La souveraineté de la Tunisie vendue au FMI ?
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