Mercredi, 05 Mars 2014 05:20

«Papa Hédi», film documentaire biographique sur le musicien tunisien Hédi Jouini, a été projeté, samedi 22 février, dans les locaux de la Fondation de la Maison de la Tunisie à Paris, en présence de Claire Belhassine, réalisatrice du film et petite fille de notre défunt crooner national.

Les spectateurs se sont également déplacés en nombre pour assister à la projection du documentaire qui retrace l’impressionnante carrière du chanteur et compositeur tunisien. La projection était suivie d’un débat sur le contenu du documentaire ainsi que sur l’élaboration de la version longue qui sera bientôt projetée en Tunisie.

Le film documentaire de 52 minutes a déjà été projeté en version anglaise dans différents festivals dont le Festival du Film Arabe en Californie, le Liverpool Arab Arts festival en Angleterre ainsi que le Shubbak festival à Londres. Une version française a aussi été montée pour la télévision française.

C’est dans un taxi parisien, que la réalisatrice découvre par hasard en écoutant la chanson  «Foug el henna Kholkhal bouratline » que le chanteur, son grand père paternel n’était ni plus ni moins que le Frank Sinatra de la Tunisie. C’est de là qu’est né le besoin de revenir en Tunisie, sur les traces de ce grand père dont elle n’a gardé que quelques souvenirs lointains. 

La réalisatrice mène à travers ce documentaire une quête de ses origines qui l’entraine sur trois continents différents. Un retour aux sources parfois douloureux mais nécessaire, grâce auquel nous redécouvrons, avec un brin de nostalgie, le grand artiste tant aimé et adulé que fût Hédi Jouini dont les chansons résonnent encore et toujours dans nos têtes et nous enchantent.

Le spectateur redécouvre également en toile de fond, avec un pincement au cœur, ce Tunis des années trente. Ville cosmopolite propice à la création artistique où la vie culturelle est extraordinairement riche et sans cesse réinventée notamment grâce à jamaât taht essour dont l’artiste a fait partie. Simple et modeste, Hédi Jouini appartenait à son public, ne vivait que par et pour lui. A la fin de sa carrière lors du dernier concert qu’il donne sur les planches du Festival International de Carthage, le musicien hors pair parait amaigri, affaibli, mais arbore toujours ce large sourire aux lèvres.

Derrière l’artiste omniprésent sur la scène culturelle tunisienne, il est surtout question du père et du mari absent dans ce documentaire. Claire Belhassine nous entraine d’emblée dans la sphère privée de sa vie de famille en dressant, à l’opposé du portrait de l’artiste accompli, celui du père et du mari inachevé. Le récit de ce manque, de ce vide est parfois déconcertant pour le spectateur qui découvre l’artiste sous un nouveau jour.

Cette souffrance est commune à ses six enfants et  fait qu’aujourd’hui la famille Belhassine (nom de naissance de l’artiste) est fracturée, dispersée et porte toujours des années après le décès du chanteur les stigmates de cette absence comme un lourd fardeau. «Papa Hédi» est un film touchant, émouvant jusqu’aux larmes avec une pointe d’humour savamment distillée et de belles anecdotes.

A la question de savoir ce que cette quête lui avait apporté sur le plan personnel, la réalisatrice a répondu qu’elle avait, grâce à ce documentaire, repris contact avec ses oncles et tantes dont elle était éloignée depuis de longues années.  Claire Belhassine a également précisé que «Papa Hédi» est sa première expérience dans la réalisation puisqu’elle est avant tout productrice.

                                                                                                                     Meriem E.

«Papa Hedi», sur les traces du Sinatra tunisien
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