Mardi, 06 Septembre 2011 02:04

moncef marzoukiAprès s’être éclipsé dans les coulisses pendant six mois, le référendum fait de nouveau son entrée remarquée sur la scène politique tunisienne. On a pourtant cru l’oublier, le temps d’un entracte dans le théâtre d’ombre, où quelques marionnettistes tentent de tirer les ficelles, cachés derrière les rideaux.

Seulement voilà : nolens volens, la donne a (tout de même) changé depuis le 14 janvier. Et les Tunisiens ne craignent plus de prendre la relève, quand les héros sont fatigués.

La tradition du pamphlet politique n’est pas réellement enracinée dans nos contrées. Sans doute parce que la liberté de s’exprimer n’a jamais pu réellement s’imposer. Même si l’aube des Indépendances a tant suscité d’espoirs, de Bandung à Alger. Mais voici que le talent rhétorique ranime la flamme vacillante du brûlot. Moncef Marzouki, le leader du Congrès Pour la République vient d’en faire la démonstration à coups d’arguments massue. Il dressera au passage un portrait au vitriol de ceux qui veulent faire douter les Tunisiens du bienfondé de la Constituante. Ceux qui voudraient, en limitant ses prérogatives, réduire sa portée. Ceux qui aspiraient à s’étendre au chaud sous les ailes protectrices d’un président élu à la va-vite pour protéger leurs intérêts rescapés.

Des voix fusent pour rappeler que les chantres du référendum sont ceux-là même qui se sont érigés contre El Kasbah II et son inexorable mouvement. Pendant ce temps, certains partis ne prennent pas une position claire sur cette question. Ils préfèrent naviguer entre deux eaux, en espérant y noyer le poisson. En essayant de ménager la chèvre et le chou pour faire des électeurs les dindons d’une farce électorale qui ne dit pas son nom.

Moncef Marzouki, lui, ne s’embarrassera pas de précautions oratoires. Direct et sans fioriture, l’homme n’est pas habitué à faire dans la dentelle, comme du reste en atteste son franc-parler et sa «rusticité» vestimentaire. Le docteur n’a pas modifié sa vision politique sur un coup de tête, après un rendez-vous pris chez l’ophtalmologue, pour changer de lunettes. C’est que le personnage tranche dans un décor partisan, peuplé de girouettes au strabisme divergent. En somme, si les élégants politiciens ne regardent pas dans la même direction que le Tunisien commun, ce serait uniquement pour des raisons médicales, et à cause du vent. C’est le sirop amer qu’ils voudraient nous faire avaler, quitte à nous boucher le nez. Marzouki, lui, reste campé sur ses positions, comme les palmiers de sa région. Une rigueur morale, une raideur de la colonne vertébrale, que ses adversaires, pourtant railleront.  Il n’en a cure, et multipliera les piqures de rappel. Et l’intraveineuse inoculée par le docteur commence à faire son effet. Les réactions symptomatiques des internautes semblent valider son diagnostic. Pour l’instant.

Mais le vaccin contre le virus de la récupération de la Révolution, immunisera-t-il l’Assemblée pour la Constitution contre les manipulations ?

Marwene El Gabsi

La piqure de rappel du docteur Marzouki
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