Mardi, 04 Décembre 2012 17:04

ugttLa guerre paraît bel et bien déclarée entre Ennahdha, et l’Union Général des Travailleurs de Tunisie. M. Houcine Abassi, le secrétaire général de la puissante centrale ouvrière, a déclaré que l'attaque perpétrée à l'encontre du siège de l'UGTT, ce mardi 4 décembre est "un deuxième assassinat du leader Farhat Hached".

Une métaphore lourde de sens, quand on sait que le leader a été assassiné par l’ancien occupant français, et qu’une marche en direction de la Kasbah était justement prévue pour commémorer le 60ème anniversaire de l'assassinat de Hached.

C’est que le siège du syndicat, à la très symbolique place Mohamed Ali, a été attaqué aujourd’hui. Dix personnes  ont été blessées. Deux membres du bureau exécutif de l'UGTT, Hfaiedh Hfaiedh et Samir Cheffi  ont été agressés par des représentants de la ligue de la protection de la révolution.

Le secrétaire général de la fédération des finances relevant de l'UGTT Chedly Baazaoui, a accusé dans une déclaration à l'agence TAP, le Mouvement Ennahdha et la ligue de protection de la révolution d'avoir organisé le rassemblement, précisant que ces groupes ont tenté d'investir le siège de l'organisation syndicale. Mohamed Ali Amdouni, le secrétaire général du syndicat général de la justice, a déclaré, que «les représentants de la ligue de la protection de la révolution qui ont attaqué le bureau exécutif de l'UGTT, sont considérés comme des ennemis de la démocratie».

blesses-ugtt

Houcine Abassi, lui, dénonce la responsabilité du gouvernement, martelant, sur les ondes de ShemsFM, que «l'UGTT n'a été attaquée ni du temps de Bourguiba ni du temps de Ben Ali et que le gouvernement actuel, choisi à travers des élections transparentes est responsable de ces violences». Selon Houcine Abassi, «l'UGTT ne compte pas fermer les yeux sur de tels actes, car ce qui s'est passé aujourd'hui c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase».

ugttEn ce mardi après-midi, des membres de la ligue de protection de la révolution se sont en effet rassemblés devant le siège de l'UGTT, appelant à «l'assainissement de l'organisation syndicale des symboles de l'ancien régime et à la garantie de son indépendance». Les membres de ces Ligues affirment, pour leur part, que ce sont les syndicalistes qui ont ouvert les hostilités en passant à l’attaque avec des gourdins et du gaz paralysant. Une version des faits qu’a notamment défendue M. Najib Gharbi, le chargé de l'information du mouvement Ennahdha. De son  côté, M. Houcine Abbasi souligne qu'il a "contacté des dizaines de fois le ministère de l'Intérieur pour intervenir et empêcher ces agressions sans obtenir de réponses".

Quoi qu’il en soit, les échanges d’insultes et d'accusations entre les deux camps ont viré à la confrontation. Un éclat d’extrême violence qui a contraint certains magasins du quartier, au cœur de Tunis, à baisser leur rideau de fer. Et en ce début d’après-midi, l’absence l'absence des forces de sécurité sur les lieux de l’affrontement, s’est fait lourdement ressentir.

Nous sommes donc clairement dans une logique d’affrontement. Deux jours à peine après que le calme soit revenu à Siliana, les tensions entre l’UGTT et Ennahdha virent désormais à la guerre ouverte.

Synth. Moez E.K

Tunisie : Ennahdha-UGTT, la guerre est déclarée
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