Mercredi, 05 Décembre 2012 20:54

marche-silianaTribune. Pour Moez Ben Yedder, «le séisme de Siliana a provoqué une onde de choc qui s’est propagée dans toute la Tunisie. Or le pouvoir n’a pas fait toutes les concessions à même de contenir et de prévenir la colère. Et si nos gouvernants souhaitent mener le pays à bon port, ils doivent tirer les leçons de Siliana».

*****

Décidément, le ciel bleu de la Tunisie d’après le 14 Janvier est couvert de gros nuages gris. Aujourd'hui, notre pays donne un spectacle bien désolant avec la multiplication des faits de violence surtout ceux à connotations politique. On ne compte plus les prises à partie et actes de violence ciblés visant les opposants politique, les syndicalistes, et même les indépendants… une conséquence normale de la bipolarisation et de la logique de la délimitation des camps.

En ouvrant le feu à Siliana, l’exécutif et en particulier les forces de l’ordre, faute de sérieuses et profondes réforme, refont les mêmes erreurs que celles du temps de Ben Ali. L’erreur a été pourtant fatale à l’ex-président, car il y a eu à l’époque mort d’homme. Et de ce côté de la méditerranée, le sang  qui coule, réclame vengeance ce qui avait mis la machine révolutionnaire en branle"

L’incident dramatique a été frôlé de justesse. Des blessés sont restés sur le carreau et le gouvernement a dû faire marche arrière. Mais le séisme de Siliana a provoqué une onde de choc qui s’est propagée dans tout le pays, sous la forme de mobilisations de solidarité.

Par orgueil ou par calcul politique, le pouvoir n’a pas fait toutes les concessions à même de contenir et de prévenir la colère. Pire : le parti au pouvoir, ou, du moins,  ses sympathisants tant sur le terrain que sur les réseaux sociaux, sonnent le tocsin de la mobilisation pour combattre les opposants, tous y compris ses « alliés » politiques, en oubliant que sa présence au pouvoir en fait le premier responsable de la sécurité du pays. Les appels à l’apaisement tiennent davantage du discours de circonstance à l’accent diplomatique que d’une  véritable volonté d’en découdre avec la violence politique qui se serait traduite par quelques  signes et actions concrètes d’apaisement.

Si nos gouvernants souhaitent mener le pays à bon port, ils doivent, entre autres, tirer les leçons de Siliana. Ce qui passe d’abord et avant tout par l’apaisement et l’arrêt du cycle des violences politiques, qu’elles soient perpétrées par les forces de l’ordre ou par ses sympathisants, ceux armés de gourdins ou ceux retranchés derrières leurs claviers. Si un drame devait avoir lieu lors d’une  grogne sociale et des manœuvres de contre grogne, le risque encouru est désormais bien plus que celui d’une blessure d’orgueil, mais bel et bien celui du déclenchement d’un nouveau cycle révolutionnaire avec son lot de violence. Pour rappel, le dernier avait coûté au pays 320 morts et plus de 1200 blessés.

Moez Ben Yedder. Universitaire.

Siliana, la propagation de l'onde de choc
Bannière
Bannière

Annonces

Suivez-nous !

MagZik

Top 5 de la semaine

    Vos amis apprécient...

    You are here: