Mercredi, 06 Mars 2013 10:16

assemblee-constituanteAmira Yahyaoui, la présidente de l'Association Al- Bawsala, a affirmé que l'Assemblée nationale constituante (ANC) ne peut pas achever ses travaux avant fin juin 2014. Alors que Mustapha Ben Jaâfar, le président de l’ANC,  a assuré lors d'une interview accordée à la chaine France 24 que la constitution sera prête le mois prochain, en Avril.

Une date que Samir Bettaieb, le porte-parole de la Voie Démocratique et Sociale (Al Massar) a jugée irréaliste. Mais pour Ben Jaâfer, les retards accumulés dans la rédaction de la Constitution sont causés par la multitude des tâches confiées à l’ANC, qui doit, selon lui, notamment superviser le travail du Gouvernement. Sauf que Samir Bettaieb impute la responsabilité du retard au président de l’ANC et au mouvement Ennahdha. Une explication qui n’est guère partagée par Amira Yahyaoui, qui pointe du doigt le rythme actuel des activités de l’ANC, et les nombreuses absences des députés.

amira-yahyaoui«30% des députés sont souvent absents. Les séances plénières n’ont jamais dépassé les 70% de pourcentage de présence» avait relevé Yahiaoui en novembre dernier. Le 13 décembre 2012, la séance plénière de l’ANC a même été levée puisque seuls 57 députés sur 217 ont marqué leur présence. L’absence de pas moins de 160 élus de la Nation a même soulevé une polémique, et la possibilité d’effectuer des retenues sur les salaires pour sanctionner les absentéistes a même été évoquée. Sauf que dans les faits, et au-delà de tout clivage politique, il arrive que les parlementaires discutent d’augmentations, ou même de retraites dorées, mais jamais sérieusement d’éventuelles diminutions salariales.

Une solution ? Al-Bawsala préconise l'amendement des articles 53 et 126 du règlement intérieur de l'ANC relatifs aux absences des élus de manière à conférer plus de rigueur aux travaux. Seulement voilà : les députés ne l’entendent pas de cette oreille. L’agence Tap relève que «plusieurs membres de la commission du règlement intérieur ont critiqué l'ingérence de l'association dans les affaires de l'ANC, estimant que les activités de ladite association sont politisées».

Et en attendant, la transition s’éternise, la situation politique s’enlise, et l’économie tunisienne semble vivre l’année de tous les dangers. Mais au vu des avantages tirés de leur statut, nos parlementaires, fidèles à eux-mêmes, continuent d’évoluer à leur propre rythme. C’est-à-dire doucement le matin, pas trop vite le soir. Et après tout, ce n’est pas une année de plus, sous les ors du Bardo, qui les dérangerait.

Soufia Ben Achour

Tunisie : La Constitution à une année près
Bannière
Bannière

Annonces

Suivez-nous !

MagZik

Top 5 de la semaine

    Vos amis apprécient...

    You are here: