Samedi, 01 Novembre 2014 12:01

C’est drapé dans sa toge de rassembleur que Béji Caïd Essebsi, le leader de Nida Tounes, est apparu lors de l’interview diffusé par Nessma TV dans la soirée du vendredi 31 octobre 2014, à la veille du démarrage de la campagne pour les élections présidentielles. Un entretien qui aura le mérite de dévoiler, au moins en partie, sa nouvelle stratégie.

Après avoir défendu becs et ongles le vote utile, qui a éjecté des formations comme le Massar (renommé pour l’occasion Union pour la Tunisie), Caid Essebsi se fera plus conciliant.

Au sujet d’une éventuelle cohabitation avec Ennahdha pour le prochain gouvernement, Béji Caïd Essebsi a rappelé : «En politique, on n’a pas d’adversaires, mais seulement des concurrents». Mieux : il ira jusqu’à déclarer : «nous souhaitons que le prochain gouvernement représente toutes les différentes sensibilités du paysage politique. Ceci est très important : personne ne doit être exclu ni mal représenté».

Et puisque une image vaut mieux que mille mots, hasard ou coïncidence, une photo diffusée sur les réseaux sociaux le montrera dans les bras de l’ex-ministre des affaires étrangères Nahdhaoui, Rafik Abdesslem, sous l'oeil goguenard de son beau-père, Rached Ghannouchi, à l’occasion de la fête nationale algérienne, dans l’ambassade du pays frère.

En somme, et après avoir répété ad nauseam la nécessité de démettre les islamistes du pouvoir, voici que le leader de Nida Tounes se veut fédérateur et rassembleur de «toutes les sensibilités politiques». Il est courant que les hommes politiques changent de discours  après avoir assuré la conquête du pouvoir. Pour asseoir leur autorité, ils peuvent être appelés à faire des concessions pour garantir le plus grand soutien. Mais la rapidité du changement, ressemble dans ce cas de figure à un virage de 180 degrés. En définitive, après avoir hurlé à la «trahison» d’Ettakatol et dans une moindre mesure, à celle du Congrès pour la République pour s’être alliés à Ennahdha au sein de la Troika, voici que le dirigeant de Nida Tounes marche sur leurs pas. Les électeurs «utiles» apprécieront.

C’est donc en ce sens qu’il faudrait interpréter l’ajournement de la nomination du chef de gouvernement, et son report après les présidentielles élections. Pour ne pas effaroucher davantage les votants par ce retournement inédit de situation, il s’agira donc d’élire le nouveau président avant de dévoiler complètement le pot aux roses. Et qu’importe si pour cela, il faille une nouvelle fois, comme au «bon vieux temps», malmener la Constitution.  

Moez E.K

Caïd Essebsi : Vers la cohabitation avec Ennahdha
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