«Si je suis toujours à Carthage, et si je n’y suis pas je veillerai à ce que les blessés ne soient ni oubliés ni soumis à la vindicte». Tels sont les propos tenus par le président de la République Moncef Marzouki, dans une lettre publiée le 1 décembre, en réponse à «la lettre ouverte aux deux candidats» du militant progressiste Gilbert Naccache.
Parce que l’on apprend que les blessés de la Révolution, ceux-là mêmes qui se sont sacrifiés pour la liberté, ont été agressés. «Crois-le ou non, certains m’ont dit que, dès l’annonce des résultats des législatives, ils ont été menacés, moqués et vilipendés» affirme en effet Marzouki, qui propose de d’ériger un monument à la gloire des martyrs de la Tunisie libre et démocratique.
«En matière de réparation symbolique, j’ai eu à examiner plusieurs projets de monuments à la gloire des martyrs et je compte bien faire aboutir un de ces projets à la place de l’horloge» annonce le président de la République en exercice. Mais son concurrent direct aux élections présidentielles à un autre point de vue sur la question.
La statue équestre de Bourguiba, ou un monument aux Martyrs, comme celui de Séjoumi?
De son côté Béji Caid Essebsi a déclaré, dans son livre «Habib Bourguiba : le bon grain et l’ivraie», sa préférence pour le retour de la statue équestre de Bourguiba (qui trône actuellement à La Goulette) sur la principale place de la capitale.
Reste à savoir lequel de ces deux projets de monument sera concrétisé. Assistera-t-on au retour de la statue du Combattant Suprême au cœur de Tunis, ou verra-t-on plutôt ériger un monument à la gloire de la Révolution ? La réponse à cette question dépendra manifestement (au moins en partie), du résultat des élections présidentielles. Wait and see.
Moez E.K