Vendredi, 19 Août 2011 22:22

Les snipers existent. Les Tunisiens n’ont jamais eu de doutes sur ce point. Les meurtriers cagoulés ont tiré sur des innocents pour faire répandre la terreur parmi la population et l’inciter à stopper le cours de la Révolution. Nos martyrs morts et enterrés l’attestent silencieusement dans leur tombe.

sniper tunisieUne émission française télévisée, «Envoyé spécial», dans un reportage spécialement consacré à la Tunisie révolutionnaire avait même zoomé sur l’un de ces assassins démasqués, en service commandé.
Et voilà qu’un colonel de l’armée,  M. Marouane Bouguerra, par ailleurs procureur général et directeur de la justice militaire vient confirmer ce que tous les Tunisiens savaient déjà mais que le gouvernement jusqu’ici niait. Oui. Les snipers ont existé. C’est qui est ressorti de cette rencontre, en ce vendredi 19 août 2011, entre la cellule de l'information du Premier ministère et les représentants de la presse tunisienne.

Les snipers ont répandu le feu et le sang, même si aucun corps de la police ou de l’armée n’est officiellement uniquement constitué de ces tireurs d’élite qui ont visé leurs concitoyens pour les tuer. Il n’empêche : «ceux qui ont tiré sont des agents des forces de sécurité intérieur cagoulés à la manière des snipers (…) Les rapports d’autopsie confirment que les tirs ayant ciblés des zones comme la tête, le cou, le ventre, les épaules, avaient pour but de tuer». A ce sujet, on apprendra que quarante agents sont accusés dans ces affaires d’assassinat dont onze sont en état d’arrestation.



Mais alors, pourquoi a-t-on jusqu’ici fait tellement d’efforts pour rejeter en bloc les faits et la réalité même de ces meurtriers ? Pour rappel, M. Caïd Essebsi a longtemps nié l’existence même de ces tireurs d’élite impliqués dans les pages les plus sanglantes de la Tunisie indépendante. Et même le très populaire Farhat Rajhi, l’ex-ministre de l’Intérieur a répété à qui voulait l’entendre «qu’il n’y avait pas de snipers».

La confiance des Tunisiens ébranlée
Difficile de ne pas voir en ces déclarations assez tardives, une volonté d’apaisement de la part du gouvernement provisoire. D’autant plus que la confiance des Tunisiens vis-à-vis de leurs autorités de transition a été sérieusement ébranlée. C’est en tous cas ce qu’a révélé un sondage réalisé sous la direction du forum des sciences sociales appliquées. Ainsi, si au mois d’avril 62% de nos concitoyens voyaient leur gouvernement d’un bon œil, ils ne sont plus que 26.5 % en ce mois d’août, à lui accorder encore un quelconque crédit. Et ce n’est pas la fuite de Saida Agrebi qui redorera le blason du gouvernement de Caied Essebsi.
Pis : portée en triomphe dans l’immédiat après Révolution, l’armée elle-même pâtit de ce désenchantement généralisé. Et on aura noté que c’est dans les régions les plus meurtries, telles Kasserine et Siliana, que la défiance est le plus marquée. Et ceux qui auront oublié les scènes d’horreur de l’hôpital de Kasserine en seront pour leurs frais.
Marwene El Gabsi

Les snipers et la vérité de Caied Essebsi
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