Vendredi, 14 Juin 2013 16:12

stephane-richardStéphane Richard, le PDG d'Orange et ex-directeur de cabinet de la ministre française de l'Economie Christine Lagarde, a été mis en examen, le mercredi 12 juin, pour «escroquerie en bande organisée», en marge de l’affaire Bernard Tapie.

«Le motif est extrêmement grave et même si la justice devra trancher plus tard dans cette affaire éminemment politique, on voit mal comment une telle mise en examen est compatible avec la direction de l’entreprise» annonce le syndicat Sud dans un communiqué diffusé mercredi. «Je crois qu'il devrait démissionner» renchérit Hélène Adam, l’une des représentantes de SUD, citée par le journal «Le Monde». Au mieux, ce même syndicat exige de Richard qu’il «suspende ses activités dans l’attente d’un rendu de justice, comme c’est la règle pour ses salariés, cadres ou non cadres».

Stéphane Richard, très proche de Dominique Strauss-Kahn, mais aussi un fervent soutien de Sarkozy, se retrouve donc aujourd’hui dans l’œil du cyclone. Comment est perçu ce nouveau rebondissement du côté des employés du géant de la télécommunication en France?  «Dans les boutiques Orange, le sort de Stéphane Richard nous importe peu, affirme Jean-Marc Lassoutanie, délégué CGT à Paris. «On constate juste que la pression sur les équipes monte à nouveau très fortement (…) les vendeurs ont du mal à tenir leurs objectifs», affirme-t-il dans un témoignage relégué dans le dernier paragraphe d’un article du «Monde». Et les langues se délient à la faveur des derniers événements.

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Stéphane Richard, le PDG d'Orange, face à Christine Lagarde, la directrice du FMI,  et ex-ministre française de l'Economie

Richard a été d’abord présenté comme l’un des principaux artisans de l’amélioration du climat social dans une entreprise marquée par une vague de suicides. Or voici qu’il apparait aujourd’hui que ce fléau continue toujours de sévir chez Orange France. Ainsi, «BFM Business» rappelle que le 5 juin dernier, «un salarié de d’Orange a été retrouvé pendu sur son lieu de travail à Roubaix. Ce qui porterait à cinq le nombre de cas cette année». La même source signale qu’en 2011, «six cas avaient été recensés en neuf mois et demi». Sur le plan strictement financier, la situation n’est guère plus brillante, puisqu’elle est marquée par l’effritement des cours de l’action d’Orange sur la place boursière.

Le mandat de M. Richard qui devait théoriquement s'achever à l'assemblée générale de mai 2014, sera-t-il pour autant prématurément écourter ? Pour l’instant, rien n’est moins sûr. Tant cette affaire d’Etat franco-française semble avoir de ramification, avec, à l’arrière-plan une Christine Lagarde que le gouvernement ne voudrait pas déstabiliser à la tête du FMI, après les frasques de son prédécesseur français, le controversé Dominique Strauss-Kahn. Or dans l’affaire qui a valu le «dédommagement» de Bernard Tapie à hauteur de 403 millions d'euros, Stéphane Richard, faut-il le rappeler, n’était «que» le directeur de cabinet de Christine Lagarde, à l’époque ministre française de l'économie, et actuellement directrice générale du FMI. Le PDG d’Orange servirait-il donc de fusible dans une affaire remettant en cause les pratiques de l’Etat français ?

Lotfi B.C

Stéphane Richard, PDG d’Orange : Rififi au sommet
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