Mardi, 30 Août 2011 08:19

iphoneL’appel est en ce moment même relayé sur les réseaux sociaux. Des Tunisiens inquiets quant à l’avenir de leur démocratie naissante, appellent à interdire les téléphones portables, et les appareils photos dans les bureaux de vote. Difficile de remonter à la source, et de déceler l’origine même de cet appel dont l’écho est répercuté sur la Toile.

Des internautes tunisiens demandent à ce que les électeurs soient obligés de déposer leurs gsm à l’entrée des bureaux de vote. La cause ? Une rumeur selon laquelle certains partis politiques auraient exigés de leurs «partisans» de photographier leur bulletin de vote dument coché, avant qu’ils ne le mettent dans l’urne. Et selon cette même rumeur qui court comme un feu de brousse sur Facebook et sur twitter, les photos en question sont exigées par les membres de ces partis, comme preuve de la loyauté de leurs électeurs. Et c’est sur la présentation de cette preuve que les votants pourraient être «récompensés». Après avoir contribué à la diffusion médiatique des images de la Tunisie en mouvement,  voici que les gadgets high-tech dont nos citoyens sont si friands, sont accusés de menées contre-révolutionnaire. Et après tout, ce ne serait pas vraiment une première, puisque Facebook lui-même est de plus en plus vivement critiqués, ces derniers temps.

Quand bien même ces allégations auraient un fond de vérité, il serait extrêmement compliqué de mettre en œuvre une quelconque mesure dissuasive. D’une part, faut-il faire une différence entre les portables dotés d’appareil photo numérique et ceux plus anciens, qui en sont dépourvus ? D’autre part, certains gadgets sont si petits qu’ils sont très faciles à cacher. Faudrait-il, donc, dans le cas où «on» déciderait de prendre les devants, imposer une fouille au corps, comme à l’aéroport ? Ou encore équiper les bureaux de vote de détecteurs de portables, comme pour l’épreuve du baccalauréat ? Mais… Peut-on se permettre d’afficher aussi ostensiblement sa méfiance à l’égard de citoyens qui ont (tout de même) ouvert la voie à toutes les Révolutions Arabes en cours ?

Pourtant, la crainte diffuse selon laquelle les choix politiques des citoyens sont devenus conditionnés par des carottes, après avoir été  longtemps tributaires du bâton des autorités n’est pas complètement sans fondements.Et l’entrée fracassante de l’argent politique sur la scène tunisienne jusqu’ici somnolente, ne contribue pas à faire régner la confiance, à quelques semaines des élections de la Constituante.

Walid Ben Sahbi

Faut-il interdire les téléphones portables dans les bureaux de vote?
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