Samedi, 01 Février 2014 17:14

Les Fallagas, le groupe de hackers tunisiens qui s’est fait remarqué par sa participation dans l’offensive cybernétique menée en avril 2013 contre l’entité sioniste, a encore frappé. Sauf que cette fois-ci, leur cible est locale. C’est le compte Facebook de Mondher Thabet, ancien leader du Parti social libéral (PSL), qui a été visé.

L'opération a été menée le vendredi 31 janvier, en réaction à la condamnation du cyberactiviste Yassine Ayari à six mois de prison ferme, suite à une plainte déposée pour incitation à la violence par M. Thabet, considéré comme proche du régime de Ben Ali. Et voici donc que des captures d’écran présentées comme étant celles de ses conversations privées, de ses contacts, et même de ses discussions menées avec des stars de la télévision locale, sont étalées sur la place publique.

Mais ce n’est pas la première fois qu’une personnalité politique tunisienne est la cible de pirates informatiques. En avril 2012, c’était au tour de Hamadi Jebali, à l’époque chef du gouvernement tunisien, de faire les frais des hackers. Un groupe nommé «Anonymous Tunisia» avait divulgué une bonne partie des archives de la boîte mail du premier ministre.

Rien de bien surprenant dans une Tunisie complètement accro aux réseaux sociaux, où opposants, partis au pouvoir, société civile, militants, ou simples sympathisants se mobilisent sur Facebook, transformé en véritable foire d’empoigne politique. Et tout ce beau monde prend le risque de voir ses communications privées divulguées, pour peu qu’un pirate puisse s’y intéresser. Or les hackers locaux ne sont pas les seuls à tenter de percer leurs petits secrets.

Dans une enquête publiée en mars 2011, par le journal britannique «The Guardian», on apprend que la CIA est présente sur Facebook, via des milliers de faux-profils gérés par des susceptibles d’utiliser ainsi dans leurs opérations d’intox et d’espionnage, des langues comme l’Arabe, le Pachtoune (afghan), le Persan, et même l’Ourdou (langue parlée au Pakistan). 

Dans un entretien publié par l’hebdomadaire français «Le Point» le 20 mars 2012, Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, affirme que «Twitter et Facebook sont aux ordres de Washington». Soulignant que «les réseaux sociaux collaborent de plus en plus ouvertement avec les autorités américaines, et leur communiquent le contenu des conversations censées rester confidentielles». 

Or manifestement, l’action des hackers de Tunisie ou d’ailleurs, ne parvient toujours pas à dissuader nos concitoyens de continuer à partager leurs petits secrets sur le Net, sans prendre de mesures de sécurité particulière. Dans ce contexte, si le piratage se révèlera une redoutable arme politique, on saura désormais qu’elle est à double tranchant.

Lotfi B.C

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Tunisie : Piratage informatique, cible politique
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